é à Toulouse le 28 novembre 2013 (Photo : Remy Gabalda) |
[19/02/2014 12:12:04] Paris (AFP) Les consommateurs sont souvent mal informés et peu protégés quant à l’utilisation de leurs données personnelles, lorsqu’ils souscrivent des cartes de fidélité auprès des enseignes, révèle mercredi une étude menée par la CLCV.
Au 2e semestre 2013, des enquêteurs bénévoles de l’association de consommateurs ont souscrit des cartes de fidélité auprès de 11 enseignes, afin de vérifier si les règles de protection des données étaient bien respectées.
L’enquête montre notamment que le consommateur n’est peu ou pas du tout informé de l’utilisation qui sera faite des informations qu’il fournit (mail, téléphone, âge…).
C’est ainsi que chez Hyper U ou Carrefour Market, les souscriptions sont faites “sans aucun support ni aucune information du consommateur sur l’utilisation qui sera faite de ses données ou sur ses droits”, indique la CLCV.
Et même dans le cas où le client remplit un formulaire, cette information est bien souvent “noyée dans les conditions générales”, et aucune copie n’est remise au porteur de carte (Weldom, Supermarché Casino).
Par ailleurs, l’enquête montre que les consommateurs sont bien souvent dans l’incapacité de s’opposer à la divulgation de leurs données personnelles.
“Beaucoup de professionnels s’affranchissent des conseils de la CNIL destinés à garantir un consentement non équivoque. Les cases pré-cochées sont ainsi fréquentes et, si vous oubliez de décocher, vous subirez toujours plus de sollicitations commerciales”, met en garde l’association.
Enfin, alors que la loi permet normalement à chacun de pouvoir consulter les informations le concernant détenues par un professionnel, cela se révèle souvent impossible dans les faits.
Sur 19 demandes de communication effectuées par la CLCV, “nous avons reçu 6 réponses partielles et 5 d’entre elles n’avaient toujours pas reçu de réponses écrites plus de 2 mois après la demande (Ephigea, Eurodif, Monoprix, Sprilgflied, Hors Ligne)”.
Face à cette situation “préjudiciable au consommateur”, la CLCV réclame donc la mise en place d’une “information standardisée du consommateur sur l’utilisation des données collectées et sur les droits dont il dispose (accès, rectification, opposition)”.
Si les professionnels veulent utiliser les données fournies par les clients, ils devraient avoir l’obligation de demander un “consentement préalable”. Enfin, l’association réclame un renforcement des sanctions en cas d’abus.
La CLCV rappelle que les données relatives aux clients sont devenues un véritable marché, évalué à 315 milliards d’euros en 2011 pour l’Europe, et qui pourrait atteindre 1.000 milliards d’ici 2020.