à Paris le 25 juin 2013 (Photo : Lionel Bonaventure) |
[19/02/2014 15:25:24] Paris (AFP) Le patron de Free, Xavier Niel, a délivré mercredi un message d’encouragement aux députés socialistes, qu’il a estimé “sur la bonne voie” avec les entreprises.
“Qu’on s’intéresse aux entreprises, ça veut dire qu’on commence à être sur la bonne voie”, a estimé M. Niel au sujet du Pacte de responsabilité proposé par François Hollande. “Ce sont les entreprises qui créent les emplois, principalement les PME, et c’est elles qu’on a besoin d’aider”, a-t-il déclaré à l’AFP, après une réunion avec le groupe socialiste.
Au lendemain de la demande par le président du Medef Pierre Gattaz d’un moratoire sur des textes de loi qui “stressent” les patrons, cet entrepreneur a assuré: “Non, je ne suis pas un patron stressé!”
M. Niel, qui n’est pas membre du Medef, principale organisation patronale française, a affirmé aux députés que la France était un pays “magique” pour entreprendre et investir, ont rapporté certains élus.
La députée Chaynesse Khirouni, dont la proposition de loi sur un encadrement accru des stages, est critiquée par le Medef, a dit à l’AFP avoir “vu un patron optimiste, pour qui le cadre actuel permet d’innover”.
Cependant, a noté celui qui est aussi patron de presse (M. Niel est copropriétaire du Monde, bientôt du Nouvel Observateur), “une entreprise pour investir a besoin d’avoir une stabilité, et de ne pas avoir une nouvelle taxe qui va arriver ou un changement de méthodologie”, a-t-il expliqué aux abords de l’Assemblée.
Le chef de file des députés socialistes, Bruno Le Roux, a aussi estimé que M. Niel jugeait “important de sentir qu’il y a une majorité unie” vis-à-vis des entreprises, qui sont “essentielles pour le pays”.
“Xavier Niel appelle à l’unité de la majorité autour du Pacte de responsabilité. Il faut un discours pro entreprise. Très bien!!” a twitté Christophe Caresche.
Jean-Marie Le Guen a retenu l’idée de “dynamique positive”: “Peut-être que certains socialistes avaient une vision un peu statique du pacte – je te donne, combien tu me donnes en échange – et lui croit beaucoup au mouvement.”
Pour ce membre de l’aile droite du PS, “les 30 milliards (d’euros de baisse de cotisations sociales), c’est important mais marginal par rapport au coût du travail”, d’où l’importance d’avoir “confiance dans une dynamique”.
Christian Paul est “resté sur sa faim” face à l’absence d’engagements chiffrés du PDG de Free.
“Des entreprises comme celle de Xavier Niel ont besoin d’un discours empathique, mais quand on mobilise les quelques marges de manoeuvre dans ce pays pour soutenir la création d’emploi, il faut que le deal soit clair”, a souhaité auprès de l’AFP ce proche de Martine Aubry.