Des chercheurs planchent sur un détecteur de mensonges sur les réseaux sociaux

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ège de Twitter à San Francisco, le 5 février 2014 (Photo : Justin Sullivan)

[19/02/2014 21:15:21] Londres (AFP) Des chercheurs universitaires travaillent à l’élaboration d’un système capable d’identifier automatiquement – en déterminant si la source est fiable ou pas – les fausses informations qui se répandent comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux.

Les animaux du zoo de Londres erraient-ils dans la ville et la London Eye était-elle en feu lors des émeutes dans la capitale britannique en août 2011, comme l’ont affirmé des utilisateurs de Twitter et Facebook ?

“Les réseaux sociaux grouillent de mensonges” qui peuvent avoir “des conséquences immédiates et considérables”, expliquent les chercheurs qui planchent sur ce projet ambitieux de “détecteur de mensonges” nouvelle génération.

Cinq universités européennes, sous la direction de la faculté de Sheffield dans le nord de l’Angleterre, sont partenaires du programme baptisé “PHEME”, mené sur trois ans avec des financements de l’Union européenne.

Aujourd’hui, “on n’a pas le temps de faire la part entre les mensonges et la vérité”, explique Kalina Bontcheva de l’université de Sheffield, qui dirige l’équipe PHEME. Il est du coup “difficile (…) d’étouffer un mensonge afin de calmer une situation”, ajoute-t-elle.

L’objectif est de vérifier en temps réel les informations pour permettre aux gouvernements, services de secours, médias et entreprises de répondre plus efficacement à des rumeurs infondées.

Le projet doit identifier quatre types d’informations peu fiables: les spéculations, la controverse, la fausse information et la désinformation. Les chercheurs comptent utiliser trois facteurs pour établir la véracité des données: l’information en tant que telle, un système de vérification via des sources fiables et la diffusion de l’information. Le résultat de cette recherche pourra apparaître sur l’écran de l’utilisateur.

“Nous pouvons déjà traiter un énorme volume d’informations sur les réseaux sociaux, la vitesse à laquelle elles apparaissent et leurs formes – tweet, vidéo, photo, blog,…”, selon Kalina Bontcheva. “Mais il n’est pas possible actuellement de les analyser automatiquement, en temps réel, pour voir si l’information est réelle ou fausse et c’est ce que nous voulons parvenir à faire.”

Selon le Times, une première version de ce “détecteur de mensonges” est attendue dans 18 mois.

Cinq universités – Sheffield, King’s College London, Warwick en Angleterre, Saarland en Allemagne et l’Université MODUL à Vienne – et quatre entreprises – ATOS en Espagne, iHub in Kenya, Ontotext en Bulgarie et le site suisse swissinfo.ch – sont partenaires du projet.