A la veille du salon de l’agriculture, la FNSEA veut imposer ses sujets

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ésident de la FNSEA, le 25 novembre 2013 à Paris (Photo : Kenzo Tribouillard)

[21/02/2014 15:30:01] Paris (AFP) A la veille du salon de l’agriculture, la puissante FNSEA a imposé vendredi ses sujets au gouvernement en tenant des États généraux de l’agriculture, dans un climat de “ras-le-bol” dans les campagnes.

Coût du travail, difficile modernisation des exploitations, empilement de normes environnementales jugées contre-productives, le cahier de doléances des agriculteurs est fourni. Sans compter le dossier épineux de l’écotaxe, toujours pas réglé.

Ces États généraux sont destinés à “redonner des perspectives à l’agriculture française, la remettre en marche avant”, a expliqué le président de la FNSEA, Xavier Beulin, à l’AFPTV.

“Je crois qu’on est là pour dire que c’est un secteur d’avenir à condition qu’on lui donne les moyens de se développer et effectivement d’assurer de l’emploi et de la création de richesses”, a complété son allié des Jeunes Agriculteurs, François Thabuis.

A ces demandes, François Hollande a tenté d’apporter une première réponse, sans attendre l’inauguration du salon, où il doit se rendre pour la traite samedi dès 7H00.

Dans les colonnes de la France Agricole, hebdomadaire prisé des agriculteurs, il a promis de faciliter la création ou l’extension des élevages, comme c’est déjà le cas depuis le 1er janvier pour les porcheries.

“Le ministre de l’Agriculture a décidé, avec son collègue de l’Environnement, d’introduire un régime plus simple pour accélérer les décisions de modernisation de certaines d’exploitations. Il a commencé par le plus difficile: l’élevage porcin (…). Cela représente un gain de quatre à six mois. Nous irons dans la même voie pour d’autres productions”, explique le président de la République.

Depuis janvier, les éleveurs qui veulent créer ou agrandir une porcherie comprenant jusqu’à 2.000 porcs (ou 750 truies) n’ont plus à demander une “autorisation” à l’administration mais doivent simplement s'”enregistrer”. Un allègement administratif notable pour le secteur car le régime d'”autorisation” s’accompagne nécessairement d’une longue enquête administrative destinée à mesurer l’impact environnemental du projet.

Voilà déjà une première demande de la FNSEA satisfaite. Mais cela suffira-t-il à calmer les crispations?

– L’écotaxe toujours dans le flou –

Sur l’écotaxe, le président n’a formulé aucun engagement d’exonération des filières agricoles mais se veut néanmoins rassurant, rappelant que la concertation sur le sujet va justement servir à “prendre en compte certaines spécificités, en particulier dans le domaine agricole”.

Mais sur les autres sujets, rien de neuf pour l’instant.

François Hollande pourrait peut-être apporter de nouvelles réponses samedi au salon. Avant lui, les ministres de l’Écologie, Philippe Martin et de l’Agriculture Stéphane Le Foll devaient s’exprimer vendredi après-midi à la maison de la Chimie à Paris où se tiennent ces Etats généraux.

Dans la matinée, deux tables rondes avaient déjà balayé les problématiques du coût du travail et de la modernisation.

Le directeur de cabinet du ministre du Travail, Gilles Gateau, a promis de se battre à Bruxelles pour une meilleure “convergence sociale en Europe” et l’instauration du Smic partout, au-delà de l’Allemagne, afin “que les distorsions de concurrence soient réduites”.

Le ministre délégué à l’Agroalimentaire, Guillaume Garot, a lui à nouveau interpellé la grande distribution en plaidant pour “une stratégie partagée de filière”.

La grande distribution, livrée à une concurrence féroce, rechigne à répercuter les hausses des prix des matières premières à ses clients, ce qui étrangle industriels comme agriculteurs. Cette année la question du prix du lait est particulièrement épineuse alors que les cours de ce nouvel or blanc ont flambé de 10% sur le marché mondial, une embellie dont ne bénéficient pas du tout les éleveurs français pour l’instant.