Volkswagen met 6,7 milliards d’euros sur la table pour détenir tout Scania

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Logo de Volkswagen (Photo : Sajjad Hussain)

[21/02/2014 19:46:57] Berlin (AFP) Le constructeur automobile allemand Volkswagen a mis vendredi presque 7 milliards d’euros sur la table pour détenir la totalité du suédois Scania et renforcer ainsi son activité de fabrication de poids lourds.

Volkswagen, actuellement actionnaire de 62,6% du capital de Scania, mais détenteur de presque 90% des droits de vote, propose aux autres actionnaires de Scania de racheter leurs parts pour 200 couronnes suédoises par action (environ 22,26 euros), soit une prime de plus de 50% par rapport au récent cours de Bourse.

A ce prix, les presque 300 millions de titres “que Volkswagen ne détient pas directement ou indirectement représentent une valeur totale d’environ 6,7 milliards d’euros”, a indiqué le groupe dans un communiqué.

“Notre offre reflète la haute valeur stratégique” de Scania, a souligné, dans un communiqué, le patron de Volkswagen, Martin Winterkorn, tout en vantant les “produits premium”, la “forte position de marché” et la “compétence technologique” du suédois.

Selon un calendrier prévisionnel, l’offre débutera le 17 mars pour durer jusqu’au 25 avril.

Volkswagen conditionne le succès de son offre à l’apport d’au moins 90% des actions de Scania. S’il atteint un tel niveau, le groupe prévoit de retirer le suédois de la Bourse de Stockholm, où il est actuellement coté.

Également maison-mère du fabricant allemand de poids lourds MAN, Volkswagen était entré au capital de Scania en 2000. Début février, le Wall Street Journal avait commencé à faire état de réflexion chez Volkswagen pour grimper au capital de Scania et ainsi faciliter les synergies avec MAN et le reste du groupe.

L’objectif de la manoeuvre est bien là. Le rachat de l’ensemble de Scania “va lever des restrictions légales existantes et permettra en conséquence une mise en oeuvre plus rapide et plus complète de la stratégie commune pour les véhicules commerciaux”, avec une réalisation “plus facile” de projets en commun, “des opportunités supplémentaires de croissance” et des synergies, explique Volkswagen.

Celui-ci, qui en 2013 est devenu numéro deux mondial de l’automobile derrière Toyota, chiffre en moyenne les synergies à long terme à “au moins 650 millions d’euros de résultat opérationnel par an”. Un tel niveau potentiel d’économies prendra toutefois 10 à 15 ans à être atteint, vu le long cycle de vie des camions, précise Volkswagen.

Le groupe compte financer cet achat sur ses propres réserves financières et assure ne prévoir aucun “changement structurel” chez Scania, que ce soit en terme d’employés, de lieux de production et de centres de développement.

“Volkswagen a une longue tradition de succès dans l’intégration en douceur de marques fortes sous son toit (…). Ce que nous avons réussi avec Audi et Porsche, nous le réussirons aussi avec Scania”, a promis Martin Winterkorn.

A l’occasion de cette annonce, Volkswagen a dévoilé par surprise son bilan financier 2013, qui n’était attendu que le 13 mars. Son bénéfice net a chuté de 58% à 9,1 milliards d’euros, une fonte mécanique sans surprise en raison de l’intégration de Porsche en 2012, qui avait gonflé les chiffres de l’année précédente.

En revanche, son chiffre d’affaires a légèrement progressé de 2,2% à 197 milliards d’euros, grâce à la vente d’un niveau record de 9,73 millions de véhicules dans le monde, mais freiné par l’impact des effets de change.

Son résultat opérationnel a également pris 1,5% à 11,7 milliards d’euros.

Pour 2014, Volkswagen s’attend à “augmenter modérément” ses livraisons de véhicules, malgré un marché automobile toujours difficile et une compétition importante.

Son chiffre d’affaires devrait évoluer “dans une fourchette de 3% autour du niveau de l’année précédente” et sa marge opérationnelle s’établir “entre 5,5% et 6,5%”, alors que la volatilité des taux de change et la fluctuation du prix des matières premières resteront d’autres challenges à surmonter.

Au titre de l’exercice écoulé, le géant automobile propose à ses actionnaires d’augmenter son dividende à 4 euros par action ordinaire, contre 3,50 euros l’année précédente.