L’assassinat politique n’est que la partie visible de l’odieux plan terroriste. Celui-ci se prolonge par un travail de sape, pernicieux et redoutable, mené de manière sournoise s’abritant derrière les deux paravents de l’informel et des associations de bienfaisance.
Son objectif? Décrédibiliser l’Etat pour que le bon peuple, se sentant sans défense, capitule. L’assaut est donné. L’Etat national est dans l’œil du cyclone. Le sauver doit être la mère des batailles.
La nébuleuse terroriste entend rendre coup pour coup. Selon les analystes, l’attentat de Ouled Menaa est un acte de représailles. Il viendrait en riposte aux deux assauts aboutis de Raoued. Le premier s’est soldé par la mort de Kamel Ghaddhgadhi, assassin présumé de Chokri Belaid. Le second par la capture de “Somali“, impliqué dans le meurtre de Mohamed Brahmi.
Si le terrorisme se sent de taille à riposter à l’Etat et à le “punir“, cela signifie-t-il qu’un ordre terroriste est débout dans le pays et qu’il se met en ordre de bataille? Ce n’est pas d’un cancer ou d’un fléau dont il s’agit, mais bien d’un édifice de “contre Etat“ qui prend forme. On le voit qui cherche à faire place nette afin de s’emparer du pays. Dans la machination terroriste, la meilleure façon de décapiter le pays serait de lancer le travail de détricotage de l’Etat national. Un ordre féodal et barbare se profile.
A bien y regarder de près, même drapée d’un voile idéologique, l’ardeur jihadiste relève davantage de la vénalité criminelle que d’un crédo de bonne foi.
Détonateur de la terreur du bon peuple?
La main noire et sordide du terrorisme frappe et cible bien ses victimes. Ses attentats sont signés. On assassine les militants nationalistes. Lotfi Nagdh, Chokri Belaid, Mohamed Brahmi, Socrate Cherni, et autres soldats et policiers décapités, tous tombés sur le champ d’honneur sont “le salaire de la peur“. Non, rétorque le bon peuple, c’est la “ rançon du patriotisme“. Le terrorisme veut démontrer qu’il a le bras long. Ainsi, il poursuit ses ennemis et les élimine. Et depuis peu liquide leurs sympathisants civils, comme à “Ouled Aoun“.
On agite le syndrome de l’invincibilité de ces soi-disant chevaliers de l’apocalypse. La ruse consiste à accréditer l’idée que l’écroulement de l’Etat est inéluctable et que c’est la fatalité “du printemps arabe“. L’ennui est que le bon peuple ne cède pas au scénario frisson. De plus, il incrimine ces futilités idéologiques de collaboration avec des réseaux extérieurs lesquels visent à déstabiliser la Tunisie pour vite s’en emparer.
Le bon peuple assimile les terroristes au parti de l’étranger. La messe est dite. Libre, rebelle à la servitude, le peuple riposte à sa manière, avec des recettes de médecine chinoise, l’acupuncture. A chaque épreuve, il enfonce une aiguille dans les liaisons nerveuses de l’hydre terroriste.
Viendra-t-il pour autant à bout de la bête?
Difficile de bluffer le bon peuple
Les terroristes ont échoué à bluffer le bon peuple. Celui-ci est encore marqué par l’épopée du chantier de l’Etat national qu’il a mis sur pied à son réveil victorieux du cauchemar colonial. Difficile de le rouler. Les illuminés du jihad ne parviendront pas à le faire paniquer. Opposer la mosquée à l’école, les jihadistes à la sûreté républicaine, le prédicateur au scientifique, la ménagère à la femme libre. La mayonnaise n’a pas pris.
L’université s’est repositionnée sur la scène nationale structurant le débat sur les bases de la raison et des connaissances. Les femmes ont reconquis leur place. Les corps de sécurité ont marqué leur attachement aux valeurs de la République.
Non, vraiment, le bluff n’a pas marché. Il est vrai que le plan terroriste est terriblement pernicieux. Les jihadistes ont pris racine, infiltrant le secteur informel et essaimant dans l’associatif de charité. Mais c’est là où ils ont prouvé la petitesse de leur dessein condamnable.
Régentant l’informel, les pseudo-gourous de la spiritualité se sont révélés des caïds de contrebande. Leur félonie, sans limite, leur fait porter des coups mortels à l’économie nationale.
D’ailleurs, le préjudice subi par l’économie nationale est incalculable. L’explosion de l’informel nous a bien valu d’être déclassés dans le rapport sur la compétitivité de Davos. En outre, les “prestations de charité“ servies ne sont pas dispensées à fonds perdus. Financés par des fonds dédiés, ils sont monnayés par l’embrigadement au service de l’ordre terroriste. Et de ses consignes.
Comment résister?
Un programme de lutte contre l’internationale terroriste est nécessaire. Mais pas suffisant. Il faut que le peuple s’en mêle. Après tout, il est la pièce maîtresse de tout l’édifice national. Il doit retrouver son unité. En Suisse, on reste réserviste jusqu’à la retraite. Le moment est venu de sonner l’appel. Il n’y qu’à sortir les registres militaires et à réquisitionner. Chaambi doit être militarisé. Les candidats ne manqueront pas. La troupe doit y prendre ses quartiers. Ce repaire de terroristes doit être purgé. L’opération est facile à mettre sur pied. Et puis, il faut faire marcher le téléphone de chez nous si notre dispositif national de renseignements manque d’équipements sophistiqués.
En situation d’urgence, on n’a pas trop le choix, il faut savoir recourir aux solutions de bonne fortune, à la manière des recettes de Mac Gyver. Le bon peuple ne manque pas de ressort.
Les blessés dans les corps de sécurité affirment tous, une fois rétablis, de retourner sur le front. Et puis il faut se souvenir qu’après le 14 janvier, le bon peuple a pris sa sécurité en mains quand la police s’est évaporée. Alors, il faut remettre ça, voilà une bonne résolution.
Le trait d’exception tunisienne: le génie national
La nébuleuse terroriste, cette cinquième colonne, ce parti de l’étranger, doit être neutralisée. Ses sponsors, également. Le bon peuple, inspiré par son génie national, a su ne pas tomber dans la spirale de violence avec laquelle elle entendait mettre le feu au pays.
Exécuteurs serviles et infâmes d’un projet immonde, leur mobile est sans mystère: mettre à bas l’Etat tunisien. Mais ce “mobile boomerang“ finira par revenir se fracasser sur le visage hideux de ceux qui œuvrent dans les ténèbres à cette machination sordide. Ils ne perdent rien à attendre. Le terrorisme ne passera pas et leur fin est toute proche. Notre grand souhait serait que les urnes s’en chargent. C’est seulement à cette condition que le printemps arabe aura tenu ses promesses.