La Bourse de Paris prend le pouls de la zone euro, garde un oeil sur les résultats

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ège de la Bourse de Paris (Photo : Eric Piermont)

[22/02/2014 10:19:59] Paris (AFP) La Bourse de Paris, qui gravite à son plus haut depuis septembre 2008 et a retrouvé son niveau d’avant-crise, prendra le pouls de la zone euro la semaine prochaine, et restera attentive aux résultats d’entreprises.

Sur la semaine écoulée, l’indice CAC 40 a pris 0,94% pour terminer vendredi à 4.381,06 points. Il a pris 1,98% depuis le 1er janvier.

La place parisienne a retrouvé son plus haut niveau depuis septembre 2008 cette semaine, à la faveur de résultats encourageants des groupes français.

Les marchés ont par ailleurs largement ignoré les mauvaises statistiques américaines et se sont laissés porter par l’optimisme ambiant.

“Tout le monde fait un petit peu le deuil des indicateurs américains de janvier et février à cause de l’hiver trop rude. (…) Si on avait quelques chiffres bons et d’autres mauvais, cela créerait un doute, mais ce n’est pas le cas”, explique Philippe Waechter, directeur de la recherche économique de Natixis AM.

Cette tendance devrait se confirmer la semaine prochaine selon lui. Les indicateurs d’outre-Atlantique et la révision à la baisse attendue du PIB américain au quatrième trimestre 2013 ne devraient pas plomber les marchés outre-mesure.

Sans “réel catalyseur susceptible de faire bouger les choses”, la semaine devrait être “difficile à appréhender”, prévient de son côté Jean-Louis Mourier, économiste chez le courtier Aurel BGC

– Bilan de santé pour la zone euro –

Les investisseurs prendront toutefois le pouls de l’Europe. Le moral des entrepreneurs allemands (baromètre IFO) en janvier, attendu en hausse, retiendra l’attention dès lundi.

La première estimation de l’inflation en zone euro pour le mois de février fera réellement figure d’indicateur clé. Le ralentissement de la hausse des prix inquiète depuis des mois les marchés, qui agitent l’épouvantail d’une éventuelle déflation.

“Les données économiques feront-elles basculer la balance en faveur d’une nouvelle action de la Banque centrale européenne début mars, ou bien lui donneront-elles des arguments pour attendre ?”, s’interroge James Knightley, économiste chez le bancassureur ING.

La BCE est censé veiller au maintien d’un niveau d’inflation inférieur mais proche de 2% en zone euro. Mais les chiffres de février ont de grandes chances de se situer sous les 1%, pour le cinquième mois consécutif, selon les analystes.

Le président de la BCE Mario Draghi table lui sur une reprise européenne qui ferait naturellement remonter les prix à moyen terme.

A une semaine de la réunion de la BCE, les chiffres influeront surtout “sur les anticipations des investisseurs”, qui spéculent sur une nouvelle baisse du taux directeur de l’institution monétaire, rappelle Jean-Louis Mourier.

L’enquête mensuelle sur la masse monétaire et les conditions de crédit en zone euro sera aussi étudiée par la BCE. Elle permettra de déterminer si les banques rouvrent les vannes des prêts, après avoir serrer la vis fin 2013 pour renforcer leurs fonds propres afin de passer les stress tests du banquier central, résume Philippe Waechter.

Selon lui, les chiffres de chômage en zone euro pour le mois de janvier esquisseront l’image d’un continent en recomposition, sous l’effet de sa reprise.

“Les disparités ne sont pas forcément où on le pense : l’Espagne et l’Allemagne sont dans une même dynamique de régression du taux de chômage, qui est très différente de la situation en Italie ou en France”, explique-t-il.

La place parisienne suivra également avec attention une nouvelle série de résultats d’entreprises.

“La saison a battu son plein cette semaine”, observe Fabien Laurenceau, stratégiste actions chez Aurel BGC, mais quelques poids lourds de la cote doivent encore publier. Airbus Group, Bouygues, Areva, Veolia Environnement ou encore GDF Suez, pour ne citer qu’eux.

Jusqu’ici, les publications hexagonales “sont plutôt bonnes et l’optimisme est toujours de rigueur, même si on n’est pas dans l’euphorie”, estime Fabien Laurenceau.

La reprise aperçue en Europe et aux États-Unis bénéficie notamment aux grands groupes français, par ailleurs exposés au risque de pays émergents vacillants.

“Les pays développés pourraient compenser la mauvaise passe des émergents en 2014. (…) On sent bien que le trou d’air en Europe, du Sud notamment, est terminé”, conclut Fabien Laurenceau.