é technique de Delft, le 29 janvier 2014 aux Pays-Bas (Photo : CHARLES ONIANS) |
[23/02/2014 07:58:09] Delft (Pays-Bas) (AFP) Des scientifiques néerlandais ont développé le plus petit “insecte-drone” au monde, un sosie robotique d’une libellule avec une vision 3D qui pourrait révolutionner un vaste éventail d’activités, des concerts à l’agriculture ou aux premiers secours.
“Ceci est le DelFly Explorer, le plus petit drone au monde qui peut battre des ailes pour voler et éviter les obstacles de manière indépendante”, présente fièrement à l’AFP l’un des concepteurs, Guido de Croon, de l’université technique de Delft, dans l’ouest des Pays-Bas.
Pesant à peine 20 grammes, soit le poids de quatre feuilles de papier A4, cette libellule robotique pourrait être utilisée dans des situation où d’autres drones à quatre hélices, plus lourds, seraient dangereux.
Le DelFly Explorer pourrait ainsi être utilisé pour filmer une foule rassemblée pour un concert ou un évènement sportif.
Quand il bat des ailes et s’envole, l’appareil, qui a une envergure d’ailes de 28 centimètres, a recours à deux caméras miniatures à basse résolution qui reproduisent la vision humaine en 3D pour se repérer.
é technique de Delft, le 29 janvier 2014 aux Pays-Bas (Photo : Charles Onians) |
Les images sont transmises à un ordinateur de bord, qui examine les alentours, et via un algorithme spécialement développé, transmet des décisions instantanées qui permettent au DelFly d’éviter les obstacles.
Le drone, tout comme un véritable insecte, pourrait également se sentir comme chez lui au sein de plantes : “il pourrait être utilisé pour voler dans des serres et repérer les fruits qui sont mûrs”, assure M. de Croon, lorgnant d’un ?il sur le vaste marché de production de fruits et légumes sous serre des Pays-Bas.
“Ou, pourquoi pas, il y aurait peut-être, pour la première fois, une fée qui vole de manière autonome dans un parc d’attraction”, assure le professeur.
-Recherche de victimes-
Contrairement à d’autres drones qui utilisent des hélices rotatives et qui pèsent parfois un poids des centaines de fois supérieur à celui de cette libellule robotique, l’Explorer a deux ailes de chaque côté qui battent l’air de manière très rapide pour créer son envol.
“Nous nous sommes inspirés de vrais insectes minuscules”, explique M. de Croon.
Alors que d’autres drones nés du même concept existent, comme “l’abeille-robot” développée par des étudiants de l’université d’Harvard, aux Etats-Unis, ils sont reliés par des câbles pour l’énergie, le contrôle et le traitement des données et sont donc loin d’être autonomes.
L’Explorer a, lui, sa propre batterie au lithium polymère qui lui permet de voler pendant environ neuf minutes.
Il dispose également de capteurs: des accéléromètres similaires à ceux trouvés dans les smartphones et des baromètres l’aidant à calculer sa position.
Des algorithmes différents lui permettraient de remplir différentes fonctions, et grâce à son autonomie et sa petite taille, il pourrait par exemple pénétrer des endroits clos ou difficiles d’accès comme des buildings qui se sont effondrés ou des puits de mines afin de repérer victimes et dangers éventuels.
é technique de Delft, le 29 janvier 2014 aux Pays-Bas (Photo : Charles Onians) |
“Le DelFly sait précisément où sont localisées les obstacles”, souligne M. de Croon alors que l’appareil, qui volait vers le mur de cette pièce de l’université, vient d’effectuer de lui-même un élégant virage vers la gauche pour l’éviter.
L’idée de construire un drone avec des ailes plutôt qu’avec des hélices est née il y a environ neuf ans avec le DelFly I créé par des étudiants en ingénierie aéronautique de l’université.
Au cours des années qui suivirent, les recherches ont continué et la machine est devenue de plus en plus petite, assure Sjoerd Tijmons, 28 ans, qui a aidé à créer l?algorithme qui opère le “cerveau” de la dernière version du Delfly Explorer.
Une des précédentes versions, le DelFly Micro avait même été enregistré en 2008 par le Guinness comme “le plus petit objet volant équipé de caméras dans le monde”.
Mais même Guido de Croon admet que les humains ne sont pas encore capables de produire en masse ce genre de drones, ou d’en réduire la taille à celles d?abeilles ou de mouches, notamment à cause de restrictions sur l’autonomie des batteries. “Il reste beaucoup de défis à relever et si je devais chiffrer le temps nécessaire pour ce faire, je dirais quelques décennies”, assure-t-il.