ouest de la France (Photo : Jean-Francois Monier) |
[24/02/2014 07:56:03] Saint-Lô (AFP) L’irruption de la technologie dans les élevages peut faire figure de gadget mais elle a changé la vie des éleveurs et contribue à rationaliser la production du secteur laitier.
“Ce sont des systèmes en très forte augmentation grâce aux capteurs qui se sont développés au milieu des années 2000”, indique Clément Allain, chef de projet sur l’élevage de précision à l’Institut de l’élevage (Idele).
“Depuis trois à cinq ans surtout, les éleveurs s’équipent parce que ces instruments ont été testés et validés et qu’ils représentent un investissement modéré” – de 100 euros le collier détecteur de chaleurs à 3.700 euros le système Vel’phone d’alerte au vélage (terminal et 5 thermomètres).
Ces informations ne sont pas anodines: le pic de production d’une vache est atteint deux mois après le vêlage. Mais pour maintenir la production, il faut que la vache ait un veau tous les 400 jours environ. D’où la nécessité de la garder sous la loupe.
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“Les premiers outils de détection des chaleurs – qui permettent d’inséminer les vaches au bon moment – sont apparus dans les années 80, des podomètres qui enregistraient un surcroît d’activité caractéristique. Depuis, ils se sont beaucoup améliorés et discriminent les mouvements liés aux chaleurs des simples mouvements de têtes quand les vaches mangent”, poursuit Clément Allain.
Certains robots de traite ultra-performants commencent également à se développer, qui sont à même de détecter l’ovulation de la vache en mesurant la concentration en progestérone. Ils font même office “d’analyse-conseil” selon l’âge de la vache et la date du dernier vêlage, et fournissent une fourchette horaire propice à l’insémination. Mais là, il faut compter 50.000 euros, prévient-il.
Le lait lui-même peut ensuite être utilisé pour déceler une grossesse. A Saint-Lô, le Laboratoire inter-professionnel d’analyse du lait de Basse-Normandie (Lilano) qui analyse les échantillons de plus de 7.000 producteurs de trois départements, utilise un test de gestation encore au stade expérimental: le test “Elisa”, breveté par un laboratoire américain, peut détecter une gestation 30 jours après l’insémination, avec 95% de fiabilité, assure Pascal Villeroy, responsable du service.
Le laboratoire est également associé à un projet européen de recherche Optimir, qui analyse le spectre du lait par infrarouge pour détecter d’éventuelles maladies en même temps qu’une grossesse.
“L’idée c’est de faire parler un seul échantillon pour en tirer toutes les informations possibles”, résume Pascal Villeroy : “gain de temps, économie, sécurité”.
Quand la famille s’agrandit dans les élevages laitiers, elle le doit rarement au hasard.