De la tête aux pieds, la technologie se fait prêt-à-porter

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ée en démonstration le 24 février 2014, lors du Congrès mondial du mobile à Barcelone (Photo : Quique Garcia)

[24/02/2014 12:48:48] Barcelone (AFP) Des bracelets connectés à internet pour mesurer notre activité sportive, des montres et lunettes où l’on peut lire ses mails: la technologie prêt-à-porter, et ses promesses de nouveaux revenus, est la grande star du Congrès mondial du mobile à Barcelone.

“2012 a été l’année où les produits d’électronique prêt-à-porter ont commencé à être viables commercialement”, explique David Sovie, directeur général de la division électronique et technologie d’Accenture, et “en 2014, ils vont commencer à devenir plus grand public”.

Selon une étude du groupe de conseil auprès de 23.000 consommateurs dans 23 pays, il existe un véritable appétit pour ces gadgets, 46% des personnes interrogées se disant intéressées par une montre connectée et 42% par des lunettes.

Première cible: les amateurs de sport, courtisés avec des bracelets enregistrant le nombre de leurs foulées, les distances parcourues, les calories dépensées…

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éricain Fitbit pour compter les pas, présentés le 24 février 2014 au Congrès mondial du mobile à Barcelone (Photo : Josep Lago)

L’Américain Fitbit, leader avec plus de 60% du marché, propose ainsi un défi ludique aux visiteurs du congrès, invités à accrocher un bracelet connecté au poignet pour compter leurs pas pendant leur séjour à Barcelone. Le gagnant sera évidemment celui ayant le plus cavalé.

“On va avoir 1.000 participants d’ici la fin de la semaine”, calcule Benoit Raimbault, directeur marketing Europe, qui souligne que le bracelet “vous motive à bouger plus, manger mieux et dormir mieux”.

“Aujourd’hui le marché pour les bracelets de fitness progresse bien et c’est un segment qui sera exploité dans les prochaines années”, prédit Annette Zimermann, analyste chez Gartner. C’est le créneau choisi au congrès de Barcelone par Sony Mobile et LG, qui ont présenté des modèles.

– Montres et lunettes –

Plus évoluées, les montres intelligentes, connectées en Bluetooth (technologie sans fil) à un smartphone, peinent encore à trouver leur public, selon elle: “elles manquent encore d’un beau design et d’une fonctionnalité correcte, donc leur décollage a été très lent”.

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ée Samsung, présentée le 24 février 2014 lors du Congrès mondial du mobile à Barcelone (Photo : Josep Lago)

Cela n’empêche pas le cabinet d’études Canalys de prédire un boom pour bracelets et montres connectés: selon lui, les ventes mondiales dépasseront les 17 millions cette année et avoisineront les 45 millions en 2017.

“La question, c’est d’avoir un produit indépendant qui fonctionne seul, sans avoir à être connecté à votre smartphone”, explique Archana Vidyasekar, spécialiste du sujet au cabinet Frost & Sullivan, et “je crois que c’est ce qui va définir le succès de ce marché auprès des consommateurs”.

Samsung a été l’un des premiers poids lourds à exploiter le marché, en dévoilant en septembre sa montre Galaxy Gear, dont le grand écran noir permet de visualiser ses SMS et ses mails, d’accéder à certains services en ligne comme la météo et de passer des appels via un haut-parleur intégré.

Alors que ses ventes auraient été, selon les médias, décevantes, il en a dévoilé dimanche la deuxième vague, Gear 2 et Gear 2 Neo, plus adaptées à la mode.

D’autres acteurs lui ont emboîté le pas: Huawei a présenté son TalkBand, qui combine aussi un podomètre et un suivi du rythme du sommeil.

La petite société finlandaise Creoir promet, elle, que son modèle, Ibis, est “la première montre intelligente et élégante” du marché: “toutes les montres connectées ont des designs sportifs ou conçus pour les fans de technologie”, note Ismo Karali, directeur marketing, mais “ma femme ne porterait pas ça!”.

Déjà célèbres alors qu’elles ne sont pas encore en vente, les Google Glass illustrent la troisième catégorie de technologies portables: les lunettes connectées, pour par exemple consulter ses mails d’un simple regard.

“Elles sont très intuitives, je les ai passées à ma fille de six ans et en quelques minutes elle savait les utiliser”, raconte, enthousiaste, Cameron Green, directeur du commerce mobile de GS1, qui les teste depuis un mois.

Sa société, qui crée des codes-barres, veut utiliser ces lunettes pour permettre aux clients d’y voir à travers toutes les informations d’un produit.

Selon les analystes, leur usage semble encore réservé aux férus de technologie et à certains professionnels.

Comme explique Carolina Milanesi, analyste chez Kantar WorldPanel: “pour beaucoup de fabricants, ces accessoires sont un passage obligé, car la croissance des ventes de smartphones stagne”, mais “j’ai encore l’impression que 2014 sera une année d’essai et d’erreurs en essayant de convaincre les consommateurs que la technologie prêt-à-porter est quelque chose qu’il faut avoir, et non quelque chose qu’il est agréable d’avoir”.