appels en France (Photo : Jean-Francois Monier) |
[24/02/2014 19:00:23] Lille (AFP) Entre 200 et 350 salariés du téléopérateur Call Expert ont manifesté lundi à Abbeville (Somme) pour “se faire entendre” et appeler l’Etat à la rescousse, à deux jours d’une audience capitale pour l’avenir du groupe en redressement, a-t-on appris auprès de la préfecture et de source syndicale.
“Le but principal, c’est de se faire entendre, de ne pas mourir dans l’anonymat, et de lancer un vrai message aux pouvoirs publics, à l’Etat, pour qu’ils interviennent franchement dans le dossier et pas que ce soit juste le conseil régional qui vienne essayer de nous aider”, a déclaré à l’AFP David Bachimont, délégué syndical CGT à Abbeville.
Le “dernier espoir” des salariés “de voir leurs emplois sauvegardés, est entre les mains d’un repreneur qui ne dispose pas des fonds suffisants pour pérenniser un maximum d’emplois”, a estimé la CGT dans un communiqué.
Le syndicat évoque un prêt de 250.000 euros de la région Picardie et une caution du même montant “offerte par la Banque Publique d?Investissement” (BPI).
“L’aide du conseil régional et de la BPI permettrait d’aider à la sauvegarde de 190 personnes sur le groupe, à Paris, sachant qu’on est plus de 600 sur le groupe”, a estimé M. Bachimont, qui a manifesté avec ses collègues derrière une banderole “Call Expert en colère”.
Il n’y a en outre, selon lui, “pas d’intervention pour l’instant”, pour les personnes “qui vont se retrouver sans rien du tout, mises à la porte”.
Cette manifestation s’est déroulée à l’avant-veille de l’audience du tribunal de commerce.
“On ne sait pas comment le tribunal va trancher. Je ne pense pas que ça puisse être favorable, puisqu’on perd deux des plus gros clients qu’on avait, Canal+ et SFR”, a ajouté M. Bachimont.
Le tribunal de commerce d’Amiens, qui devait statuer le 18 février, avait renvoyé au 26 février sa décision quant au sort de Call Expert, “pour permettre aux candidats à la reprise de lever les conditions suspensives”, avait déclaré à l’AFP l’administrateur judiciaire de l’entreprise.
Le téléopérateur, qui emploie plus de 600 personnes en France, dont 490 à Abbeville (Somme), avait été placé en redressement judiciaire le 31 octobre.
Deux semaines plus tôt, le fondateur en 2001 de Call Expert, Bertrand Delamarre, 41 ans, avait été mis en examen pour usage de faux, présentation de faux bilans et abus de biens sociaux pour des faits sur la période 2011-2013.
Deux offres de reprise sont encore sur la table pour le site d’Abbeville et deux offres ont également été déposées pour celui de Roubaix et quatre pour la société Sept, basée à Paris.