Des chercheurs tunisiens ont affirmé, lundi 24 février à Hammamet, que le sable et les sebkhas en Tunisie recèlent de grandes opportunités pour créer la richesse et développer les zones marginalisées.
Les participants aux deuxièmes journées scientifiques organisées par le Centre National des Recherches en Sciences des Matériaux et le Laboratoire de Valorisation des Matériaux Utiles, ont exprimé leur regret en raison du manque d’initiatives des industriels, des investisseurs tunisiens et même des autorités publiques pour valoriser les résultats d’un grand nombre de recherches réalisées par des tunisiens dont notamment le domaine de la valorisation de la silice et des sables siliceux.
Des participants ont affirmé que des études scientifiques tunisiennes ont identifié des possibilités pour tirer une valeur ajoutée du sable en Tunisie qui se distingue par une qualité supérieure pouvant être utilisé dans la production de la verrerie, la fonderie, le bâtiment, l’électrométallurgie, la céramique, la chimie, les peintures les charges minérales, la fibre de verre, les colles, la filtration, les sports et loisirs, les abrasifs, etc.
Les travaux du colloque ont aussi porté sur l’utilisation industrielle du sable siliceux dans la fabrication des verreries de qualité, l’environnement et la purification des eaux industrielles.
“Parmi ces applications la verrerie et la fonderie utilisent environ 80% du sable siliceux extrait à travers le monde et les teneurs en silice sont respectivement 99% dans le domaine de la verrerie, et 98% dans celui de la fonderie”, explique Adel M’nif.
Adel M’nif a aussi relevé des indicateurs économiques concernant les sables siliceux indiquant que la production mondiale de sable siliceux pour l’industrie est de l’ordre de 120 Mt/an. Cette production est dominée par les USA (24%) et les Pays-Bas (20%). La part de la Tunisie est insignifiante, a-t-il dit.
Le prix du sable siliceux varie en fonction de ses caractéristiques (la granulométrie et la pureté) et en fonction de la pureté, les sables siliceux coûtent 25 Euros/tonnes, sortie carrière, alors que la quartz ultra-pur peut valoir 30 euros/kg (un facteur de 1000 fois).
Dans son intervention, M. M’nif a aussi dit que les produits dérivés ont une forte valeur ajoutée tels le silicium métal coûte (850 à 1.200 euros/t), le carbure de silicium (1.300 à 1.700 euros/t), la silice précipitée (1.200 euros/t), la silice colloïdale (3.000 à 7.500 euros/t).
Ces éléments montrent l’importance de ces matériaux, a encore dit M. M’nif relevant que des objectifs ambitieux ont été fixés pour la réalisation de projets de recherche visant, en plus des applications conventionnelles des sables siliceux, des applications fines qui passent par la purification des sables et la préparation du silicium métallurgique et de la silice creuse poreuse.
Le Directeur du Laboratoire de Valorisation des Matériaux utiles a aussi soutenu que la valorisation des substances salines dans les Sebkhas recèlent de ressources économiques importantes, relevant que le grand nombre de Sebkhas en Tunisie à l’instar de celles de Chott El Jerid, Zarzis, Adhibet, Sidi Heni et autres confirment la possibilité de transformer ces zones marginalisées en pôles de développement économique en veillant à mettre en œuvre les résultats des recherches scientifiques réalisées par des chercheurs tunisiens.
M. M’nif a expliqué que les substances dans les sebkhas se caractérisent par un haut degré de salinité (la teneur en sel est de 330 grammes par litre soit 10 fois plus que le degré de sel dans la mer).
Ces substances se distinguent par la richesse en sel de sodium, sel de potassium, sel de magnésium outre les quantités en sel de lithium, qui bien que peu importantes ont une importance stratégique puisque cette substance est utilisée dans la fabrication des batteries pour le stockage de l’énergie solaire.