évrier 2014 à Tokyo (Photo : Yoshikazu Tsuno) |
[27/02/2014 17:04:08] Tokyo (AFP) “Seul un miracle pourrait me rendre mes bitcoins mais je crois toujours en cette monnaie”. Bien qu’Aaron Gotman ait perdu plus de 200.000 dollars dans la fermeture de la plate-forme MtGox, il garde confiance en les vertus de cette devise virtuelle.
Il fait partie de quelques dizaines de possesseurs de bitcoins qui se sont réunis jeudi soir dans un restaurant de Tokyo pour échanger leurs malheurs et leurs espoirs après la suspension des transactions de MtGox le 7 février.
Cet arrêt brutal, suivi deux semaines plus tard de la disparition pure et simple du contenu du site internet de l’entreprise, fait que ces investisseurs craignent d’avoir perdu de quelques milliers de dollars… à pas loin d’un million pour les plus importants.
“J’avais plus d’un millier de bitcoins chez MtGox”, confie Mme Inoue, une jeune Japonaise venue avec son bébé pour s’informer. Le bitcoin, une monnaie virtuelle créée sur ordinateur en 2009, reste coté sur ses autres “places financières” mondiales où il valait pas loin de 590 dollars jeudi. La valeur des bitcoins de Mme Inoue bloqués chez MtGox, et peut-être disparus à jamais, pourrait donc dépasser les 600.000 dollars.
éunis le 27 février 2014 dans un restaurant de Tokyo, au Japon (Photo : Yoshikazu Tsuno) |
Comme la plupart des participants, elle ne montre pourtant pas de colère noire, se disant simplement “mécontente”.
“J’ai commencé à investir dans les bitcoins il y a deux ou trois ans, à l’époque ils ne valaient qu’un dollar pièce. J’ai commencé juste pour m’amuser, puis c’est devenu un veritable investissement”, à mesure que la valeur du bitcoin a décollé sur ces places de cotation spécifiques dont MtGox était l’une des plus anciennes et des plus importantes.
“D’un certain point de vue, je n’ai perdu qu’un millier de dollars”, relativise Mme Inoue qui dispose de bitcoins ailleurs et se dit décidée à investir encore.
La plupart de ses camarades d’infortune d’un soir, une majorité de trentenaires japonais et occidentaux, sont en effet persuadés que le bitcoin reste une monnaie brillante.
“C’est la technologie, c’est l’avenir. On n’a pas jeté le dollar après l’affaire Madoff, non ?”, compare Khalil Dahbi, un étudiant étranger de Tokyo.
Il envisage néanmoins une action légale contre MtGox et son PDG, Mark Karpelès, après y avoir laissé 4 bitcoins (2.350 dollars).
Jonathan U. estime que MtGox, qui avait déjà “crashé deux fois” par le passé, est géré “par un incompétent”. Mais il souligne que les autres places d’échanges du bitcoin à travers le monde ne se sont pas effondrées malgré la chute de leur homologue de Tokyo.
éunis le 27 février 2014 dans un restaurant de Tokyo, au Japon (Photo : Yoshikazu Tsuno) |
“Il y a deux jours le bitcoin a perdu 20-30%, mais il s’est repris depuis, ce qui est encourageant. Je prévois qu’à terme, soit le bitcoin ne vaudra plus rien du tout, soit il atteindra un million de dollar par unité”, lâche-t-il, péremptoire.
Pour l’ingénieur internet Gotman, 35 ans, M. Karpelès devrait être poursuivi en justice pour fraude.
Mais il croit dur comme fer au devenir de la monnaie virtuelle. “Vous ne pouvez pas arrêter ce mouvement de +démocratisation+ de l’argent, le bitcoin se trouve au stade où était internet au tout début”.