L’Organisation de défense du consommateur (ODC) a haussé le ton, vendredi, après la dernière augmentation du prix du concentré de tomate, menaçant de porter plainte devant le conseil de la concurrence et de boycotter ce produit dans une seconde étape.
Si le gouvernement et les industriels ne reviennent pas sur la décision d’annuler la subvention du prix de la tomate à la production, pour le premier, et sur celle d’augmenter le prix du produit à la distribution concernant les seconds, l’ODC va appeler au boycott, a affirmé le vice-président de l’organisation, Mohamed Zarrouk, lors d’une conférence, tenue à Tunis.
L’ODC leur a accordé un délai d’une semaine pour réviser leurs positions et attendra de voir les propos du président du gouvernement provisoire, Mehdi Jomaa, pour activer cette décision, a ajouté M. Zarrouk.
A souligner que M. Jomaa s’adressera, au début de la semaine prochaine, au peuple tunisien, selon un communiqué de la présidence du gouvernement.
L’ODC réclame, également, l’audition par l’Assemblée nationale constituante (ANC), des ministres de deux départements, à savoir ceux du commerce et de l’artisanat ainsi que de l’industrie, de l’énergie et des mines sur l’augmentation.
Cette dernière est «à même d’envenimer le climat et de faire augmenter la tension dans le pays, d’autant qu’il s’agit d’un nouveau prix décidé dans le cadre d’une entente, pratique prohibée par la loi», selon le responsable de l’organisation.
«La décision de libéraliser le prix du concentré de tomate a été prise par le gouvernement de Ali Larayedh en catimini, lors d’un conseil ministériel tenu fin décembre sans informer le peuple», a ajouté M. Zarrouk.
De son côté, le vice-président de l’ODC et avocat, Akram Barouni, a indiqué que «le concentré de tomate de 800 grammes est vendu dans tous les points de vente du pays (de Bizerte à Ben Guerdane), à 2,050 dinars, alors que son prix est supposé être libéralisé, ce qui constitue une preuve que le ministère du Commerce a pris sa décision dans le cadre d’une entente avec les industriels». Une telle pratique «est en contradiction avec les lois du pays, d’où la décision de l’ODC de porter plainte devant le conseil de la concurrence conformément à la loi de 1991 relative à la concurrence et aux prix».
A cet égard, l’article 5 (nouveau) de cette loi interdit «les actions concertées et les ententes expresses ou tacites».
Pour Slim Saadallah, également membre du bureau de l’ODC, entre septembre 2013 et février 2014, «l’augmentation des prix des tomates en conserves a atteint 450 millimes, ce qui constitue une première dans les annales du pays, alors qu’auparavant cette augmentation ne dépassait pas les quelques millimes (5 ou 20)».
Dans un communiqué publié le 25 février, l’ODC avait mis en garde le gouvernement contre les répercussions négatives de la nouvelle augmentation sur le pouvoir d’achat des démunis et des classes moyennes. L’augmentation des prix de tomates, en vigueur à partir de cette semaine, n’a été annoncée officiellement par aucune partie.
Cependant, nous pensons que l’ODC ne peut rien dans cette affaires. C’est plutôt “le chien aboie, la caravane passe”.