La
nomination en Tunisie d’un gouvernement de technocrates indépendants dirigé par
l’ancien ministre de l’Industrie, Mehdi Jomaa, a déjà produit un premier effet:
les partenaires internationaux de la Tunisie –notamment les Etats-Unis et
l’Union européenne et les grands bailleurs de fonds- sortent de l’attitude
attentiste qu’ils ont adoptée à l’égard de la Tunisie, en gelant pratiquement
tous les programmes de coopération et financements (dont celui du FMI, de 500
millions de dollars débloqué le 29 janvier, c’est-à-dire seulement après
l’adoption de la Constitution et l’investiture du gouvernement Jomaa).
Avant même la visite du président Hollande le 7 février, Paris avait envoyé un
signal à Tunis en invitant le nouveau ministre des Affaires étrangères tunisien,
Mongi Hamdi qui, d’après nos sources, ne sera pas le seul membre de l’équipe de
Mehdi Jomaa à se rendre en France au cours les prochains semaines et mois.
Le ballet des ministres français à Tunis va également lui aussi reprendre. L’un
des premiers à se déplacer à Tunis –à deux reprises, dont une avec son collègue
allemand, Frank-Walter Steinmeier. Le ministre délégué à l’Agroalimentaire,
Guillaume Garot, ne tarderait pas à lui emboîter le pas. Une visite du ministre
de l’Intérieur, Manuel Valls, est également dans l’air, mais elle n’aurait lieu
que l’été prochain, après les élections européennes.
Toutes ces visites serviront en particulier à mettre en chantier les nombreux
accords conclus lors de la première visite de François Hollande en Tunisie en
juillet 2013 et restés pour la plupart lettre morte en raison de la crise
politique qui paralysait alors la Tunisie.