Les marchés financiers apaisés par les propos de Poutine sur l’Ukraine

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La bourse de Francfort en allemagne (Photo : Daniel Roland)

[04/03/2014 14:09:52] Paris (AFP) Après le vent de panique, le soulagement: les marchés relâchaient la pression mardi à la mi-journée et voulaient croire à un apaisement de la crise en Ukraine, après les propos mesurés du président russe Vladimir Poutine.

Rassurées dès l’ouverture par l’ordre aux troupes russes de rentrer dans leurs bases en Ukraine, les grandes places financières européennes ont fait un bond en avant après les déclarations de Vladimir Poutine en fin de matinée.

Vers 14H30, la Bourse de Paris s’affichait ainsi en nette hausse de 2,09%. Celle de Francfort gagnait 2,02% et Londres prenait 1,44%. L’Eurostoxx, qui regroupe les principales valeurs européennes, progressait de 2,15%.

“Les marchés ont accéléré sur les propos de Poutine et plusieurs marchés dont le CAC 40, sont en train de combler le trou qui s’était créé hier matin”, observe Alexandre Baradez, analyste chez IG France.

“Vladimir Poutine a désamorcé ce qui mettait les marchés sous pression depuis vendredi soir. (…) Il n’a pas fait marche arrière mais il a apaisé les tensions. Il a envoyé un signal qu’il souhaite stopper l’escalade entre les Etats-Unis et la Russie”, résume-t-il.

Lors d’une rencontre avec la presse à son domicile de Moscou, le président a dénoncé un “coup d’Etat” et une “prise de pouvoir par les armes” en Ukraine.

Mais il a aussi estimé que l’envoi de troupes russes dans le pays n’était “pas nécessaire pour le moment”, et a nié tout siège des bases militaires ukrainiennes par des soldats russes en Crimée. Selon lui, les militaires non identifiés qui encerclent les bases sont des forces de défenses locales.

Le soulagement était aussi très net à la Bourse de Moscou. Après avoir lâché plus de 10% lundi, elle regagnait autour de 5% mardi en début d’après-midi.

Les entreprises européennes fortement implantées en Russie regagnaient également du terrain, après avoir été chatiées lundi par les investisseurs, effrayés par d’éventuelles sanctions économiques contre Moscou.

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ésidence dans la banlieue de Moscou (Photo : Alexey Nikolsky)

Autre signe d’éclaircie, les valeurs refuges rencontraient également moins de succès, à l’image des dettes allemandes ou françaises, du franc suisse et de l’or.

Les cours du pétrole effaçaient eux une partie de leur flambée de lundi, liée aux éventuelles répercussions de la crise sur les réserves russes de pétrole et de gaz.

Le soulagement se propageait même aux Etats-Unis: les contrats à terme sur les différents indices de Wall Street gagnaient tous plus de 1%, avant l’ouverture américaine.

“Toutes les tensions ne retombent pas pour autant. (…) On attend maintenant les propos du camp d’en face, notamment ceux de l’Europe et des Etats-Unis”, rappelle Alexandre Baradez.

Le spectre d’éventuelles sanctions contre la Russie peut continuer à agiter les marchés, selon lui.

L’équipe du secrétaire d’Etat américain John Kerry, qui vient d’arriver à Kiev, a notamment évoqué des mécanismes de sanctions, qui pourraient être prises dans la semaine contre Moscou.