La Banque centrale de Tunisie (BCT) a appelé les bijoutiers à faire preuve de professionnalisme et de réalisme, et à honorer leurs engagements, et ce compte tenu de la conjoncture économique difficile que traverse le pays, outre les difficultés auxquelles la majorité des secteurs fat face.
L’Institut d’émission a souligné que plusieurs réunions ont été organisées avec les bijoutiers, lesquelles ont été couronnées par trois accords, lit-on dans un communiqué de la BCT, publié mardi, à Tunis.
Ces accords ont permis de simplifier les procédures d’achat et de vente de l’or, de fixer les prix sur la base des cours mondiaux et de recourir à l’importation en cas de besoin. Ils ont également contribué à l’accroissement des demandes des bijoutiers en or au cours des mois de décembre 2013, janvier et février 2014 pour atteindre respectivement 54 kg, 80 kg et 65 kg, comparés à la même période entre 2010 et 2013, période au cours de laquelle les demandes mensuelles variaient entre 28 et 45 kg.
Compte tenu des retombées de l’importation de l’or sur la balance de paiements et les réserves de change du pays, il a été décidé de fixer une quantité d’or maximale aux alentours de 40 grammes, devant être distribuée mensuellement au profit des bijoutiers (procédure déjà adoptée auparavant), en vue de répondre à leurs besoins, précise le communiqué.
Toutefois, les bijoutiers se sont déclarés insatisfaits de cette mesure, réclamant d’accroître cette part, et ce, sans tenir compte des quantités qui seront fournies par le ministère des finances, s’il en dispose, toujours d’après la BCT.
Près de 9 millions de dinars…
Le coût de l’or fourni pour répondre aux besoins des bijoutiers s’est élevé, au cours des trois derniers mois, à environ 8,7 millions de dinars dont 5 millions de dinars, au titre de l’importation, d’après la BCT.
Le prix de vente de l’or aux coopératives et bijoutiers est fixé sur la base des cours mondiaux de l’or et le cours du dollar par rapport au dinar, a encore fait savoir l’institut d’émission. Et d’ajouter, que la BCT fixe chaque mois, les délais de retrait de l’or de la part des coopératives et bijoutiers, depuis son siège et ses agences à Sousse et Sfax.
La même source a souligné que le secteur de l’orfèvrerie affronte à l’instar des autres secteurs des difficultés dont le vide juridique et l’absence de toute loi le régissant en plus du commerce parallèle et de la divergence des avis des artisans bijoutiers et commerçants des bijoux. Parmi les autres difficultés, les fluctuations des cours de l’or, les procédures d’approvisionnement en or et le financement des artisans bijoutiers.
La BCT a précisé que son rôle consiste en l’acquisition de l’or pur via son importation ou achat auprès du ministère des finances et sa distribution mensuelle auprès des coopératives et artisans bijoutiers, en vertu des documents officiels paraphés et conformément aux lois en vigueur, niant toute relation avec les bijoutiers.