érence de presse à Paris (Photo : Eric Piermont) |
[06/03/2014 12:50:28] Paris (AFP) Les entreprises décideront de l’usage qu’elles feront des allègements de charges promis dans le cadre du pacte de responsabilité, y compris la distribution de dividendes, a déclaré jeudi le président du Medef, Pierre Gattaz.
“Ce que je voudrais absolument éviter et je pense qu’on est en train de l’éviter c’est +qu’est-ce que vous allez faire avec les marges dégagées ?+”, a déclaré devant 200 chefs d’entreprises le patron des patrons.
Il s’exprimait au lendemain de la conclusion d’un accord entre le patronat (Medef, UPA, CGPME) et trois syndicats (CFDT, CFTC et CFE-CGC) sur les contreparties de ce pacte annoncé le 31 décembre par le président, François Hollande.
“J’ai eu beaucoup d’angoisses tout le mois de janvier sur l’idée qu’on va tout contrôler, contrôler les dividendes versés, tout contrôler”, a confié M. Gattaz, au cours d’une conférence organisée par le mouvement d’entrepreneurs Ethic, dans une allusion aux contreparties attendues en échange de baisses de cotisations de 30 milliards d’euros promises dans le but de stimuler l’emploi.
“J’ai dit +si vous recommencez à tout contrôler, ce n’est pas la peine: on arrête le pacte tout de suite+”, a-t-il lancé.
Le ministre délégué à l’Economie sociale, Benoît Hamon, avait appelé dimanche à considérer “la baisse du coût du capital” comme une contrepartie possible au pacte de responsabilité, citant en exemple les patrons allemands.
“Les dividendes, c’est la rémunération d’un risque et c’est vrai qu’ils ont été augmentés depuis trois ans”, a déclaré jeudi M. Gattaz, expliquant qu’en période de crise, les entreprises s’étaient moins endettées et avaient “fait appel plus à des fonds propres, et donc à des actionnaires extérieurs”. “Et les actionnaires extérieurs vous les rémunérez par des dividendes”, a-t-il poursuivi.
“Le monde entier fonctionne comme ça. Ce ne sont pas nous les Français, ce n’est pas le Medef !”, s’est-il exclamé. “Les Chinois fonctionnent comme ça, les Indiens, les Coréens, les Allemands, les Anglais”, a-t-il dit, fustigeant “l’ignorance de la microentreprise, de l’économie de marché de ceux qui nous gouvernent”.
“La position du Medef est de surtout ne prendre aucun engagement chiffré juridique. Pas de contraintes mais par contre c’est un engagement de mobilisation”, a rappelé M. Gattaz au sujet de créations d’emplois.
Le texte arrêté mercredi en fin d’après-midi par le patronat et trois syndicats ne comprend pas d’engagements chiffrés mais “détaille de façon rigoureuse les dispositifs qui seront en place au niveau des branches (professionnelles) pour aller vers des objectifs” en matière d’emplois, avait affirmé le chef de la délégation du Medef, Jean-François Pilliard.