Dans un magasin de Shanghai (Photo : Peter Parks) |
[09/03/2014 08:21:47] Pékin (AFP) La hausse des prix à la consommation, principale jauge de l’inflation en Chine, a ralenti sensiblement en février, à 2,0% sur un an, selon des chiffres officiels, témoignant d’un manque de vigueur de la consommation et de l’activité.
L’indice des prix à la consommation, publié dimanche par le Bureau national des statistiques (BNS), s’établit bien en-deçà de la progression de 2,5% enregistrée en janvier.
Mais il ressort parfaitement en ligne avec les attentes des économistes interrogés par l’agence Dow Jones Newswires.
Redoutant d’éventuels désordres sociaux, le gouvernement chinois a fait de la lutte contre l’envolée des prix une de ses priorités, et a reconduit mercredi dernier son objectif de contenir l’inflation sous 3,5% en 2014.
La hausse des prix à la consommation dans la deuxième économie mondiale s’était maintenue à 2,6% en 2013, soit le même niveau qu’en 2012.
Mais le net ralentissement de l’inflation “témoigne aussi de la faiblesse de la consommation durant la période du Nouvel an lunaire, sous le coup des mesures d’austérité et anti-corruption des autorités”, ont observé les analystes de la banque ANZ.
Pour sa part, l’indice mesurant l’évolution des prix à la vente des produits à leur sortie d’usine (PPI) s’est replié de 2% sur un an en février, un recul encore plus prononcé qu’en janvier (-1,6%).
C’est le signe d’une “demande morose pour les produits manufacturés”, selon les experts d’ANZ, qui pointent que l’activité continue de ralentir dans le pays et que les entreprises “en sont encore dans des phases de déstockage”.
Pour eux, “le fait que le PPI est négatif depuis deux ans (suggère qu’) il y a une montée à court terme du risque de déflation”.
A contrario, le maintien sous contrôle de l’inflation pourrait également, selon certains experts, offrir une marge de manoeuvre accrue aux autorités pour assouplir leur politique monétaire, après les sévères coups de vis de l’an passé, et adopter des mesures de relance pour stimuler une activité fléchissante.
Selon un indice PMI calculé par la banque HSBC, la production manufacturière chinoise s’est ainsi contractée ces deux derniers mois, et a enregistré en février son plus fort repli mensuel depuis sept mois.
Le gouvernement a par ailleurs annoncé mercredi avoir reconduit pour 2014 un objectif de croissance économique de 7,5%. Le pays avait connu en 2013 une croissance de 7,7%, répétant sa performance de 2012 –le plus faible niveau de croissance depuis treize ans.
De leur côté, les prix alimentaires, principal facteur d’inflation, ont continué de se modérer de façon très nette en février –en dépit des congés du Nouvel an lunaire, d’habitude propices aux réunions de famille et à des achats accrus de nourriture.
Les prix alimentaires n’ont ainsi augmenté que de 2,7% sur un an le mois dernier , après une hausse de 3,7% en janvier, selon le BNS.
Les prix des fruits frais ont bondi de 19,7% sur un an en février, ceux des légumes ont progressé de 3,3% et ceux des céréales de 2,8%, mais les oeufs ont vu en revanche leurs prix diminuer de 5,8%.
Les prix moyens de la viande et des produits carnés ont quant à eux reculé de 3,0%, mais ce repli cachait des disparités entre le porc (-8,7%) et le boeuf (+8,0%).
La hausse des prix alimentaires est un objet de préoccupation pour Pékin car elle frappe de manière disproportionnée les ménages les plus modestes qui dépensent une grande part de leurs revenus pour se nourrir.