à Paris (Photo : Eric Piermont) |
[10/03/2014 16:19:31] Paris (AFP) La bataille entre Bouygues et Numericable pour remporter SFR, actif télécom dont Vivendi souhaite se défaire, devrait profiter à Iliad, maison mère de Free Mobile, qui y gagnerait quel que soit le vainqueur, même s’il privilégie ouvertement la proposition de Bouygues.
“Iliad devrait bénéficier de la cession de SFR quel que soit l’acquéreur”, assure ainsi un analyste de la place parisienne.
La possibilité pour Iliad de racheter le réseau de Bouygues Telecom, si celui-ci fusionne avec l’opérateur SFR, lui donnerait un nouvel élan dans le mobile alors qu’il a déjà réalisé une excellente année 2013, tant commercialement que financièrement.
Le patron d’Iliad, Xavier Niel, a d’ailleurs plaidé lundi pour le rachat de SFR par Bouygues, un “scénario plus favorable, à la fois pour les consommateurs, le marché et pour la France”, selon lui.
és de SFR, des offres de rachat et rappel sur le marché du mobile en France (Photo : V.Breschi/V.Lefai/S.Ramis) |
L’accord avec Bouygues Telecom annoncé dimanche porterait sur 15.000 antennes, alors qu’Iliad n’en a pour l’instant que 3.000 en service, et un portefeuille de fréquences 2G/3G/4G, pour un montant pouvant aller jusqu’à 1,8 milliard d’euros.
Un prix “extrêmement attractif” selon les analystes de Barclays, si l’on tient compte du prix d’achat des fréquences, surtout si l’accord comprend les fameuses “fréquences en or” en 800 MHz, et de celui de l’installation des antennes.
Les opérateurs évaluent ce prix à environ 40.000 euros pour une antenne installée en zone peu dense et 100.000 euros pour une antenne en zone dense.
– ‘Autonomie technologique et commerciale’ –
De plus cela “aiderait Free Mobile à accélérer sa couverture” du territoire français, selon les analystes de la Société Générale, alors que celui-ci s’est engagé à développer une couverture propre afin de couvrir 75% de la population en 2015 et 90% en 2018.
ège du groupe Iliad à Paris, le 10 mars 2014 (Photo : Eric Piermont) |
Cela lui permettra également de “ne plus rien avoir à payer à Orange à partir de la mi-2016” pour utiliser le réseau de l’opérateur historique, comme il le fait depuis son lancement début 2012, rappellent les analystes de la Société Générale. Les frais d’itinérance se sont en effet montés à “environ 730 millions d’euros pour 2013”, selon eux.
Le contrat d’itinérance entre Orange et Free Mobile court jusqu’à 2018, mais ne comporte pas d'”engagement de volume”, selon M. Niel. Free Mobile ne paye que ce qu’il consomme et le basculement des abonnés du quatrième opérateur sur un nouveau réseau ne devrait donc pas poser de problème.
Si Iliad rachète le réseau de Bouygues Telecom, “cela aura pour principale vertu de nous donner beaucoup plus vite une autonomie technologique et commerciale. Cela permettra d’être encore plus compétitif sur le marché”, explique pour sa part le directeur général d’Iliad, Maxime Lombardini.
Si le marché revenait à trois opérateurs, Free se trouverait pourtant face à deux géants: Orange et Bouygues-SFR, mais cela ne semble pas l’inquiéter.
“Un réseau, un portefeuille de fréquence important et un déséquilibre de parts de marché, c’est exactement ce qu’il nous faut pour accélérer notre croissance”, a ainsi déclaré M. Lombardini.
Cependant, si Numericable avait finalement la faveur de Vivendi pour racheter SFR, les analystes estiment qu’Iliad pourrait également y trouver son compte.
“Dans cette hypothèse, la possibilité d’une fusion entre Iliad et Bouygues aurait du sens”, selon Barclays.
Pour les analystes de Barclays, cette nouvelle entité Iliad-Bouygues représenterait alors 30% de part de marché dans le fixe et 25% dans le mobile, et “génèrerait un grand nombre de synergies”.