La valeur des créances classées des banques tunisiennes a atteint, jusqu’au 6 mars 2014, environ 12,5 milliards de dinars, soit 20% du total des engagements de ces banques, a déclaré Chedly Ayari, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT). Il a ajouté, en marge d’une séance d’audition organisée par la Commission de la réforme administrative et de lutte contre la corruption relevant de l’Assemblée nationale constituante (ANC), que les sociétés de recouvrement relevant de ces banques ont été chargées de recouvrer 3,5 milliards de dinars, sur le total des créances en question.
Le concours des créances classées auprès des banques publiques a atteint jusqu’à la même date (6 mars), environ 5 milliards de dinars, soit 21% du total des engagements de celles-ci et 55% du total de leurs dettes, a-t-il fait savoir.
Le gouverneur de la BCT a indiqué que 30% de ces créances concernent le secteur de l’industrie et 23% celui du tourisme, relevant dans ce cadre la nécessité d’identifier une solution révolutionnaire au problème de l’endettement du secteur touristique.
M. Ayari a imputé la hausse du volume des créances classées, lesquelles ne peuvent dépasser les 4%, par rapport au total des engagements, selon les normes des banques internationales, à la faible opération de recouvrement auprès des banques et la dégradation du climat des affaires ainsi qu’à la régression de la compétitivité des entreprises tunisiennes. Par ailleurs, a-t-il dit, les banques accordent les crédits, alors que le client ne répond pas aux conditions nécessaires pour y accéder.
En ce qui concerne la corruption au sein de la BCT, le responsable a relevé qu’une enquête sera ouverte pour dévoiler l’identité des personnes impliquées dans les actes de corruption. L’enquête, a précisé le gouverneur de la BCT, va concerner tous les fonctionnaires de la banque dont le nombre s’élève à 1.100 fonctionnaires, soulignant que dans une seconde étape, les dossiers de corruption qui seront découverts seront présentés à la justice.