Italie : Renzi présente un plan annoncé ambitieux pour relancer l’économie

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érence de presse à Bruxelles, le 6 mars 2014 (Photo : Georges Gobet)

[12/03/2014 16:40:34] Rome (AFP) Le nouveau président du Conseil Matteo Renzi devait annoncer mercredi son premier plan économique d’envergure: un ensemble de mesures coup de poing (baisse des impôts, allègement des charges sur les entreprises) d’au moins 10 milliards d’euros censées relancer un pays à peine sorti de la récession.

Dans un tweet mardi soir, le Premier ministre de 39 ans, dans son style familier, avait assuré à ses followers: “le travail avance bien”, ajoutant qu’une conférence de presse, présentant une série de “mesures”, se tiendrait mercredi à 17h00 (16h00 GMT). Le conseil des ministres est quant à lui convoqué à 16h00 (15h00 GMT).

Il avait conclu en jouant sur les mots, inventant un nouvel hashtag à partir de celui qu’il s’était choisi depuis sa nomination il y a trois semaines: de #lavoltabuona (“cette fois-ci c’est la bonne”), il était passé à “#lasvoltabuona”, que l’on peut traduire par “le bon virage, le bon tournant”.

C’est ce tournant que Matteo Renzi veut faire prendre à l’Italie, dont le PIB a connu un léger mieux au dernier trimestre 2013 (+0,1%), après neuf trimestres consécutifs de récession, mais dont la reprise est encore fragile.

Cité dans le quotidien Il Sole 24 Ore, M. Renzi s’est montré confiant sur le financement de son plan: “Qui prétend que la couverture manque? J’ai l’argent, jusqu’à 20 milliards d’euros. Tout en 2014. Je ne les utiliserai pas dans leur totalité, mais au moins dix milliards sont sûrs”.

“Assez de ces résistances, de ceux qui freinent: j’ai les chiffres sous les yeux, je ne comprends pas qui a intérêt à mettre cela en doute”, s’est-il insurgé, alors que des sources du ministère de l’Economie citées par Il Sole estiment que le financement n’est pas encore consolidé, la “spending review” prévue prenant du temps et les coupes dans les dépenses n’étant pas indolores.

Ce dispositif de réformes devait avoir pour axe principal la réduction des impôts d’un montant total de 10 milliards d’euros, avec comme objectif de favoriser le pouvoir d’achat des ménages modestes, ceux gagnant moins de 15.000 euros par an. C’est ce que mettaient en relief les titres des journaux dans un pays où la pression fiscale permanente est très mal véçue.

Le remboursement des dettes de l’administration publique envers ses fournisseurs privés, commencé sous le gouvernement Letta, devrait également être poursuivi.

Parallèlement à ces mesures fiscales, Matteo Renzi a prévu de présenter son “Jobs act”, qui mettrait en place un nouveau système de contrats de travail, plus flexible.

La production sera également encouragée afin de relancer le marché de l’emploi. L’Italie a l’un des taux de chômage les plus importants en Europe (12,9%, le plus élevé depuis 1977), notamment chez les jeunes actifs de 15-24 ans, avec un niveau record de 42,4% en janvier.

Enfin, deux milliards d’euros devraient être consacrés à l’éducation, et notamment à rénover les écoles, l’un des chevaux de bataille de l’ancien maire de Florence.

Selon certaines sources, cinq milliards d’euros devraient tomber dans les poches du gouvernement à la faveur de la diminution des dépenses et trois autres milliards proviendraient d’économies sur les intérêts de la dette.

L’Italie est soumise aux contraintes européennes en matière de maîtrise du déficit, en raison de la règle des 3% exigée pour la proportion entre déficit public et PIB.

M. Renzi, qui s’est présenté la semaine dernière à ses collègues lors du premier sommet européen à Bruxelles sur l’Ukraine, doit se rendre samedi à Paris et lundi à Berlin.

L’agenda politique du gouvernement Renzi est particulièrement chargé ces jours-ci: dans la journée, la Chambre des députés devait se prononcer sur un projet de loi réformant le système électoral, comprenant notamment une prime de majorité pour un parti ou une coalition qui dépasserait 37%. La réforme, qui est une mesure phare très attendue pour débloquer la vie politique, divise profondément les députés, notamment dans les rangs du Parti démocrate (PD), la formation de centre gauche de Matteo Renzi.