Roissy : 40 ans après son ouverture, l’aéroport en quête d’excellence

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éroport Charles-de-Gaulle à Roissy le 11 juin 2013 (Photo : Fred Dufour)

[13/03/2014 08:46:56] Roissy (France) (AFP) Plus de 150 compagnies clientes, 62 millions de passagers: 40 ans après son ouverture, Paris-Charles de Gaulle est l’un des premiers aéroports du monde. Mais il devra batailler à l’avenir pour rester dans la course internationale.

Le 13 mars 1974, le premier avion, un vol TWA en provenance de New York JFK, se posait sur l’unique piste de Roissy. Quatre décennies plus tard, 116 avions décollent ou atterrissent toutes les heures des quatre pistes de la plateforme parisienne.

CDG a réussi son pari, celui d’être l’un des plus grands aéroports de la planète: 2e européen derrière Londres-Heathrow, il occupe la 7e place au classement mondial après avoir cédé en 2013 le 6e rang à Dubaï.

“L’histoire de l’aéroport a été ponctuée par le développement du trafic et rythmée par les nouveautés du secteur: nouveaux avions, nouveaux concepts de transport comme le low cost, installation du hub d’Air France”, raconte Franck Goldnadel, son actuel directeur.

En 1974, Roissy accueille ainsi le premier gros porteur Boeing 747. Deux ans plus tard, il voit s’envoler le premier supersonique Concorde. Et en 2006, les Airbus A380, plus gros avions de ligne au monde, font leur apparition dans le paysage de Charles-de-Gaulle.

“Nous avons su adapter nos plus anciennes infrastructures à l’évolution du transport aérien et à les rendre plus efficientes”, estime M. Goldnadel. “Et nous allons continuer”.

Pour cela, Roissy dispose d’un atout: une superficie de 3.250 hectares quand Heathrow s’étend sur 1.200 ha. Ce qui lui permet d’envisager de nouvelles extensions.

“Avec une capacité maximum de 79 millions de passagers, Paris-Charles De Gaulle sera probablement saturé aux alentours de 2023-2024”, explique Augustin de Romanet, PDG d’Aéroports de Paris (ADP), entreprise gestionnaire de la plateforme.

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éroport Roissy-Charles-de-Gaulle, historique et chiffres clés (Photo : P. Deré / P. Defosseux)

Aussi ADP a-t-il d’ores et déjà lancé une étude de projets de nouveaux terminaux “comme celui désigné par le nom de code +Terminal 4+ ainsi que le terminal H qui se situerait à l’extrémité Est de la plateforme”, ajoute M. de Romanet.

Le groupe réfléchit également à la création d’une liaison entre les terminaux B et D à l’instar de la liaison A-C, récemment réalisée.

– Un blason à redorer –

“Dans la perspective d’un doublement du nombre de passagers dans les aéroports du monde d’ici 20 ans, la concurrence entre Paris-Charles de Gaulle et d’autres places comme Heathrow, Schiphol ou encore Dubaï et Singapour va encore s’accroître”, explique par ailleurs le PDG.

“Notre enjeu, dit-il, sera donc de gagner la bataille de la compétitivité en offrant aux passagers un service de toujours plus grande qualité pour que notre hub soit préféré”. Selon lui, les services devront être “irréprochables et innovants”.

Pour l’heure, l’aéroport souffre encore d’un déficit d’image. Malgré un taux de satisfaction en constante progression, Roissy reste mal aimé des passagers, selon les classements internationaux.

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éroport Charles-de-Gaulle à Roissy le 27 décembre 2012 (Photo : Pierre Verdy)

“L’énorme faiblesse de Roissy, c’est de ne pas être relié à Paris par un moyen de transport express, dédié, confortable et sûr”, estime Michel-Yves Labbé, fondateur du site Directours. “C’est inadmissible pour un aéroport de cette taille”.

Augustin de Romanet le souligne d’ailleurs lui-même: “la construction du CDG Express est une ardente obligation”.

Reste que cette liaison rapide n’est pas attendue avant 2023.

D’ici là, Roissy devra améliorer sa qualité de services. “Il doit s’attacher à tous les détails, rechercher l’excellence et raffiner le produit”, suggère Jean-Pierre Nadir, président fondateur d’Easyvoyage.

Pour Xavier Aymonod, l’un des spécialistes transport du cabinet de conseil en stratégie Roland Berger, il est impératif que Roissy diversifie son offre de boutiques et de restaurants aujourd’hui trop axée sur les commerces de luxe.

“Il était stratégique de capitaliser sur le luxe, qui apporte les marges les plus confortables mais il faut désormais étoffer la gamme pour toucher davantage de passagers”, analyse-t-il.

Pour lui, la différence entre les aéroports se fera en outre sur le digital. Etre connecté aux passagers, les fidéliser, les aider à bien circuler dans l?aéroport, faciliter leurs achats, seront autant d’atouts pour demain.

CDG, porte d’entrée de la France et de Paris, devrait toutefois rester attractif. “L’image du pays et de sa capitale sont une vraie force pour ADP”, conclut Xavier Aymonod.