Le Conseil national de l’industrie demande une énergie moins chère en France

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ère des Finances à Paris le 13 mars 2014 (Photo : Pierre Andrieu)

[13/03/2014 20:22:36] Paris (AFP) Le Conseil national de l’industrie (CNI) a exhorté jeudi le gouvernement à assurer “un coût de l’énergie compétitif” pour ce secteur en France et a également plaidé pour le gaz de schiste, lors de la remise de son rapport annuel.

Le CNI, qui regroupe les organisations patronales et syndicales et des personnalités extérieures, a appelé le gouvernement à agir avec “urgence” pour éviter un “décrochage” de l’industrie française lors d’une réunion plénière à Bercy présidée par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault.

Présenté comme “le parlement de l’industrie” par le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, le conseil a proposé cinq axes prioritaires pour la soutenir: coût de l’énergie, réformes structurelles, simplification de la réglementation, formation et soutien de l’UE.

Sur le plan de l’énergie, le conseil constate que “la France est en train de perdre significativement son avantage compétitif” dans ce secteur face aux autres pays de l’UE, comme l’Allemagne, et surtout les Etats-Unis qui bénéficient du gaz de schiste. Les industries “intensives” en énergie sont menacées, assure-t-il.

“Il s’agit d’une catastrophe”, a prévenu Jean-François Dehecq, le vice-président du CNI, dans des déclarations à la presse. “Et il ne faut pas s’étonner que tous les investissements dans ces industries à forte consommation d?énergie, se fassent aujourd’hui aux Etats-Unis où le gaz est 30% moins cher”, a-t-il ajouté.

Interrogé sur le gaz de schiste, M. Dehecq a résumé la position du conseil: “Pour nous CNI, nous n’avons pas le droit de dire +on ne regarde même pas+”, a-t-il affirmé, soulignant que des “progrès technologiques” permettront peut-être à l’avenir de l’exploiter sans faire de tort à l’environnement.

Concernant Bruxelles, le CNI appelle le gouvernement à “faire prévaloir dans les instances européennes une politique de soutien à l’industrie” et demande que le prochain sommet européen des 20 et 21 mars décide d’un “objectif collectif de relèvement de la part de l’industrie manufacturière dans le PIB de l’UE à 20% en 2020”.

Dans un avis rendu public la semaine dernière, il insistait sur “la nécessité de donner à l’Europe le moyen de lutter à armes égales contre ses concurrents”, ce qui implique “de replacer la relance de la dynamique industrielle au coeur des politiques européennes”.

M. Montebourg, qui s’en prend régulièrement à la politique européenne de contrôle des aides publiques, a soutenu la position du CNI: “Nous avons demandé -et il s’agit d’un combat de haute lutte- aux dirigeants de l’UE de faire de l’industrie leur priorité”, a-t-il expliqué.

Enfin, le conseil s’est également plaint du “handicap” que constitue l’euro fort pour l’industrie et les exportations françaises. “Quand on est dans une période crise grave (…), on n’en sort pas sans faire exploser des dogmes”, a assuré M. Dehecq.