Les plans de la “Nouvelle France industrielle” entrent dans le concret

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à Matignon à Paris (Photo : Patrick Kovarik)

[14/03/2014 14:23:34] Paris (AFP) Voiture à 2 litres au 100 km à prix abordable en 2020, bornes de recharge électrique sur tout le territoire en 2016: les plans de la “Nouvelle France industrielle” sont entrés dans le concret vendredi à Matignon.

“Les choses avancent”, le lancement des 34 projets industriels, présentés en septembre dernier à l’Elysée, “s’est fait en un temps record, on voit déjà les premiers résultats”, a assuré le Premier ministre, devant la presse et les industriels concernés.

“Ce qui est proposé ne sont pas des gadgets”, a-t-il ajouté lors de la présentation détaillée des objectifs et du calendrier de cinq premiers plans.

“On parle de choses très concrètes,” a renchéri le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, présent aux côtés de Geneviève Fioraso (Recherche), Frédéric Cuvillier (Transports) et Fleur Pellerin (Economie numérique).

“Vous avez saisi la main qui vous a été tendue” par l’Etat, a lancé M. Ayrault aux industriels, soulignant que le gouvernement serait en mesure de décliner “à peu près une fois par mois” les plans annoncés.

L’Etat intervient pour réunir et mobiliser les acteurs des filières industrielles sur des marchés identifiés “à fort potentiel”, mais aussi pour accompagner financièrement et pour faciliter la réglementation.

L’objectif est de présenter l’ensemble des feuilles de route des 34 plans d’ici l’été.

Ces plans, destinés à préparer les produits de demain, concernent des domaines très variés: transports, textile, bois, chimie verte, réseaux électriques, numérique, robotique, biotechnologies médicales, nano-électronique, objets connectés, etc.

Parmi les plans présentés vendredi, le projet de voiture consommant 2 litres aux 100 réunit les deux grands constructeurs français PSA et Renault ainsi que les équipementiers. Ce véhicule est “un catalyseur pour rester compétitifs” et sera proposé à un “prix abordable” -l’équivalent d’une Peugeot 208 ou d’une Renault Clio- en 2020, selon ses chefs de projet. Tous les éléments du véhicule sont mis à contribution pour y parvenir: poids, motorisation, pneumatiques, aide à la conduite.

– ‘Relancer l’économie de l’automobile’ –

Ce projet doit permettre aux constructeurs français de “creuser l’écart”, mais aussi de “reprendre pied où nous avons perdu des parts de marché et donc de relancer l’économie de l’automobile dans notre pays”, a souligné Arnaud Montebourg.

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érique, le 14 mars 2014 à Matignon à Paris (Photo : Patrick Kovarik)

Pour accompagner d’autre part l’essor de la voiture électrique, dont les immatriculations ont doublé en 2013, le plan sur les bornes de recharge vise 16.000 points de recharge en France d’ici deux ans (contre 8.000 aujourd’hui, installés ou programmés). Cela fera 180 points de recharge par département, hors région parisienne.

Parmi les autres plans présentés, l’avion électrique doit ouvrir un nouveau marché et nécessitera la création d’une nouvelle réglementation.

Le premier sera un avion biplace pour l’instruction des pilotes, et son premier vol technique vient d’être effectué à l’aérodrome de Bordeaux-Mérignac. Une version 4 places est ensuite prévue.

Une société baptisée Volt’Air va être créée pour le produire en série en 2017, visant un marché potentiel de 800 avions école en Europe.

Autre projet, le stockage de l’énergie (batteries au lithium, piles à combustible) est jugé “stratégique” par le gouvernement, notamment pour accompagner la transition énergétique vers les énergies renouvelables.

Le plan, qui y est consacré, prévoit la création d’un consortium pour fabriquer d’ici deux ans des piles à combustible à des “coûts compétitifs”.

La filière pourrait créer 10.000 emplois d’ici 10 à 15 ans, selon la responsable du projet.

Enfin, le plan français de satellite à propulsion électrique doit accélérer les projets engagés au niveau européen, avec l’objectif d’un lancement fin 2016 à Kourou, soit avec trois ans d’avance.

Ce projet, d’un coût de 50 millions d’euros, financé pour moitié par l’Etat, vise à maintenir un rang de “leader mondial” dans les satellites.

“Aujourd’hui nous avons stoppé le déclin industriel de la France”, a affirmé M. Ayrault, invitant à “la mobilisation” et à “tenir un rythme soutenu” pour “poursuivre ce que nous avons engagé”.