Ce fut selon toute vraisemblance son premier acte de ministre de Hakim Ben Hamouda. Aussitôt après le vote de confiance au gouvernement, et, partant, la confirmation de sa nomination, mardi 28 janvier 2014, le nouveau ministre de l’Economie et des Finances a apposé, le jour même, sa signature, avec le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Chedly Ayari, au bas de la Lettre d’intention dans laquelle les autorités détaillent leurs engagements et demandes de financements pour la période à venir.
La Lettre met d’abord en exergue le fait que «le processus de transition politique avance de nouveau» et qu’«après avoir connu durant les derniers mois une des plus difficiles périodes de notre processus de transition démocratique, la Tunisie a rétabli encore une fois une feuille de route claire».
Mais les différentes étapes de ce processus «combinés avec des chocs exogènes ont eu un impact négatif sur la mise en œuvre du programme économique du gouvernement». Néanmoins, en dépit des circonstances défavorables, «notre économie a été capable de résister à ces chocs, permettant d’atteindre la plupart des objectifs de notre programme jusqu’en septembre 2013».
Le gouvernement affirme également que, volet réformes structurelles, «malgré certains retards dans leur mise en œuvre, neuf des quatorze benchmarks structurels établis pour leur mise en œuvre à fin décembre 2013 ont été atteints».
De même, «tous les benchmarks de la politique monétaire et du secteur financier ont été atteints, à l’exception de ceux du ratio de liquidité qui sera prêt fin janvier 2014, de la plateforme d’interconnexion bancaire et du contrat d’animation du marché, retardés par des difficultés techniques, et la préparation de l’orientation stratégique pour les banques publiques, qui n’a pas pu être respectée en raison de retard dans le processus de sélection du cabinet d’audit».
Enfin, les benchmarks structurels pour la réduction de la dichotomie de l’impôt des sociétés, fusionner les fonctions de la cellule des gros contribuables, et la formule automatique de fixation des prix du fuel ont tous été réalisés, quoique avec un certain retard. Quant au code de l’investissement, «il a été approuvé en novembre 2013 par le conseil des ministres et soumis à l’Assemblée nationale constituante pour ratification. Les décrets d’application y afférents seront élaborés et publiés aussitôt le code ratifié».
Toutefois, le nouveau programme de soutien aux ménages «pour accompagner la réduction des subventions énergétiques et protéger les segments les plus vulnérables de la société prévu pour fin août, ne sera prêt qu’en mars 2014 étant donné la nécessité d’identifier le mécanisme approprié pour toucher le groupe ciblé». Un retard a également été enregistré dans l’audit des entreprises, et le gouvernement l’impute aux procédures administratives, mais l’opération a été élargie à une autre entreprise publique et devrait être menée à terme à fin mars 2014.
Dans sa Lettre d’intention, le gouvernement indique que les principaux objectifs du programme économique et de l’agenda des réformes demeurent «inchangés». Le programme continuera à reposer sur trois piliers: «préserver la stabilité macroéconomique à court terme», jeter les bases d’une croissance plus forte et inclusive» et protéger «les groupes les plus vulnérables de la population».
Pour atteindre ces trois objectifs, le gouvernement continuera à «mettre en œuvre les politiques macroéconomiques appropriées afin de réduire les vulnérabilités de notre économie, particulièrement en contenant les dépenses courantes en 2014, et en appliquant une politique monétaire prudente et un taux de change plus souple», à se donner pour priorités à «réduire les importantes vulnérabilités du secteur bancaire, à améliorer la composition du budget à travers des réformes structurelles fiscales et budgétaires, adopter un ambitieux programme de réformes structurelles afin d’améliorer le climat des affaires et attirer de plus grands volumes d’investissements directs étrangers», et, enfin, à «renforcer les filets sociaux protecteurs et à procéder à une évaluation systématique de l’impact social des réformes».
Le programme de réformes structurelles –que le gouvernement qualifie d’ambitieuses- porte quant à lui sur les politiques monétaires et de change, le secteur financier, les finances publiques et le développement du secteur privé.
A suivre