D’après une analyse élaborée par le département Recherche & Analyses de l’intermédiaire en Bourse, MAXULA Bourse, l’examen des indicateurs relevant de l’activité du secteur bancaire au cours de l’année 2013 fait ressortir une poursuite de la décélération des concours à l’économie de 6,8% par rapport à 2012 contre un taux de 8,8% enregistré entre 2011 et 2012. Le tassement de l’activité bancaire constaté en 2013 a subi de plein fouet le climat morose de la conjoncture économique tant locale qu’internationale, précise l’analyse.
En effet, les crédits distribués par les opérateurs bancaires cotés en Bourse ont enregistré une croissance limitée de 5,7% à fin décembre 2013 se fixant à 43.560 MDT, contre un taux de croissance de 6,6% enregistré entre 2011 et 2012. Cette baisse intègre des évolutions mitigées entre les différentes catégories de crédits.
S’agissant des ressources, en dépit du creusement du déficit des trésoreries bancaires, la Banque centrale de Tunisie (BCT) a réduit ses interventions en 2013 sur le marché monétaire au niveau de 4.299 MDT en moyenne contre 4.542 MDT une année auparavant.
Dans le même sillage, les dépôts de la clientèle ont enregistré un ralentissement de leur rythme d’évolution de 9% enregistré entre 2011 et 2012 à 7,3% en 2013 s’établissant à 42 575 MDT intégrant la décélération simultanée de l’encours des dépôts à vue et des comptes d’épargne. En revanche, les réalisations opérationnelles des banques cotées ont été plutôt favorables profitant notamment d’une amélioration des marges d’intermédiation.
Dans ce sillage, le total du PNB des banques de la place ont accru de 13,1% (un taux de croissance de 10,6% enregistré entre 2011 et 2012) pour se situer à 2.434 MDT au titre de l’exercice 2013.
Sur le volet de la gestion du risque, le recours massif à la constitution des provisions par certaines banques de la place courant le premier semestre de 2013 en raison de la hausse du coût du risque atteste de la poursuite de la dégradation de la qualité d’actifs des banques cotées. Cet état des lieux pourrait se poursuivre notamment avec la circulaire N° 2013-21 en vertu de laquelle les établissements de crédit doivent constituer des provisions additionnelles sur les actifs ayant une ancienneté dans la classe 4 supérieure ou égale à 3 ans pour la couverture du risque net, affectant conséquemment la capacité bénéficiaire des banques au titre de l’exercice clos 2013.
Toujours selon l’analyse de MAXULA Bourse, en 2013, les banques ont également souffert des pressions sur la liquidité dans un contexte de contraction de l’activité économique. Cette situation a amené la Banque Centrale de procéder à un ajustement technique des taux de son intervention sur le marché monétaire par la hausse du taux directeur de 50 points de base passant de 4% à 4,5% dans un souci de réduire l’écart négatif entre le taux d’intérêt s’élevant à 4,59% et le taux d’inflation se situant à 6,4% à fin 2013, outre la réduction du taux de la réduction de réserve. En revanche, la banque centrale a décidé de réduire la rémunération de la réserve obligatoire des banques de 2% à 1% monétaire obligatoire.