Lepaon (CGT) accuse le patronat d’être “assisté”

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éro un de la CGT Thierry lepaon le 29 mars 2013 à Rennes (Photo : Damien Meyer)

[18/03/2014 08:26:19] Paris (AFP) Le numéro un de la CGT Thierry Lepaon, qui participe mardi à une journée d’action syndicale pour l’emploi et contre le pacte de responsabilité, accuse le patronat français d’être “assisté” par le gouvernement.

“On parle beaucoup des salariés qui seraient assistés, des chômeurs qui seraient assistés. Aujourd’hui, pour nous, c’est le patronat qui est assisté par ce gouvernement et c’est quand même un comble pour ceux qui ont voté pour François Hollande”, a déclaré Thierry Lepaon sur RTL, mettant en avant les “200 milliards d’euros d’aides versées tous les ans au patronat”, soit “dix fois le déficit des caisses de retraite”.

A cinq jours des municipales, la CGT, qui appelle les salariés à descendre mardi dans la rue (avec FO, FSU et Solidaires) contre le pacte de responsabilité entre le gouvernement et les entreprises, pièce maîtresse de la nouvelle politique de François Hollande, prévoit plus de 140 cortèges et rassemblements dans le pays.

Pour M. Lepaon, ce pacte est un “pacte d’irresponsabilité” qui “s’inscrit dans les politiques antérieures, y compris celles menées par Nicolas Sarkozy en son temps, d’abaissement du coût du travail”. Dans une interview au Parisien, donnée parallèlement mardi matin, il fustige “un deal personnel entre François Hollande et Pierre Gattaz”.

“Cela fait 20 ans qu’on nous dit que la France s’en sortira si on baisse le coût du travail, ça fait vingt ans que cela nous mène dans une impasse”, ajoute-t-il sur RTL. M. Lepaon “en veut à François Hollande car il n’a pas respecté ses engagements” de campagne.

“Cela crée de la déception” et “ma crainte, c’est que la déception ne se transforme en un vote pour les candidats” du Front national, “ce qui serait un drame pour notre pays”, a expliqué le numéro un de la CGT, tout en assurant que les manifestations de mardi n’étaient pas des “manifestations anti-Hollande”.

Thierry Lepaon, qui s’est montré dernièrement très critique vis-à-vis des trois syndicats qui ont accepté de jouer le jeu du pacte, a jugé que les syndicats réformistes avaient “accepté aujourd’hui l’idée que l’avenir de notre économie passe par un abaissement du coût du travail”.

Il a admis l’existence d’une division syndicale: “elle existe. Il faut en tenir compte. Mais l’objectif, c’est le rassemblement car les grandes conquêtes sociales ont eu lieu quand les syndicats ont réussi à se rassembler”.

La CGT, FO, la FSU et Solidaires ont appelé mardi les salariés à descendre dans la rue contre le pacte de responsabilité.