ère, le 2 mars 2014 (Photo : Philippe Desmazes) |
[18/03/2014 18:59:07] Paris (AFP) La crise est passée par là et elle persiste: les Français partent toujours en vacances, mais les budgets restent tendus. L’année 2013 s’est refermée sur un bilan contrasté où le pire a peut-être été évité, sans que le meilleur s’annonce pour 2014.
Selon le baromètre Opodo-Raffour publié mardi, les Français ont maintenu leurs vacances en 2013 et ont été aussi nombreux à partir qu’en 2012, soit 59% des plus de 15 ans, pour des escapades courtes ou des vacances (au moins quatre nuits).
“Un résultat plutôt positif compte tenu du contexte économique”, a commenté le président du cabinet Raffour Interactif, Guy Raffour, en évoquant “un besoin vital de vacances pour s’extraire du quotidien et rompre avec la morosité, quitte à sacrifier d’autres dépenses”.
Le cabinet Protourisme était bien moins optimiste dans son bilan la semaine dernière, informant que seuls 41% des Français sont partis en 2013 en hébergement payant, le plus bas score depuis 15 ans. Sur ce point, le baromètre Opodo-Raffour fait état de 45% des Français de 15 ans et plus — un taux bas quoi qu’il en soit.
En 2014, la situation s’annonce assez stable. Selon Protourisme, 60% des Français comptent partir en vacances ou en courts séjours, tous hébergements compris.
Sans surprise, les plus aisés continuent de partir nettement plus que les autres. Les inégalités se creusent.
Les foyers aux revenus inférieurs à 2.500 euros par mois sont les premiers à renoncer aux hébergements marchands, note le directeur du cabinet Protourisme, Didier Arino.
Pour autant, l’année 2013 s’est traduite par une baisse des séjours “non marchands”, où l’on est logé gratuitement chez des proches, et par une hausse des vacances “payantes”, selon Guy Raffour, un bon signe pour l’économie du tourisme.
“On a cassé la spirale des Français qui étaient de plus en plus nombreux à partir en non marchand”, abonde M. Arino.
Mais les budgets ont continué d’être surveillés à la loupe, à défaut d’être supprimés.
A l’été 2013, le budget moyen a chuté de 150 euros et la baisse aurait même été plus forte sans le soutien massif apporté par les chèques-vacances, a souligné M. Raffour.
– Tension sur les prix –
En 2014, 60% des Français comptent partir en vacances ou en courts séjours, pronostique Protourisme. Le budget annuel devrait remonter d’environ 100 euros, à 2.078 euros par foyer.
ël à Biarritz, le 29 décembre 2013 (Photo : Gaizka Iroz) |
Néanmoins, la moitié des partants ne comptent pas dépenser plus de 1.500 euros, tandis que 15% seulement prévoient plus de 3.500 euros.
Toujours plus connectés sur internet pour préparer leurs vacances, les Français font leur étude de marché. “Il y a une tension sur les prix. On compare, on cherche à réduire le coût du transport… Et une fois sur place, on cherche à faire des économies dans les dépenses”, relève M. Raffour.
45% des Français ont réservé tout ou partie de leurs vacances en ligne en 2013. “C’est énorme”, estime Guy Raffour, d’autant que 62% ont surfé pour repérage.
Fait nouveau, l’explosion des ventes de dernière minute et des “early booking” (première minute) qui avait cours ces dernières années est en train de se tasser, notent les cabinets Raffour et Protourisme.
L’offre abondante de billets low cost a contribué à dynamiser les courts séjours, qui ont nettement augmenté en 2013.
“Des voyages courts ont été rendus accessibles à des gens qui ne partaient plus”, souligne le directeur Marketing d’Opodo France, Frédéric Pilloud.
L’année 2013 a en revanche été marquée par une légère baisse des départs en longs séjours (4 nuits au moins), payants ou non (56% des Français de plus de 15 ans).
Pour leurs vacances l’an dernier, les Français sont massivement restés dans l’Hexagone et la tendance devrait se confirmer en 2014. En raison des coûts, mais pas seulement.
“Rester en France a un côté rassurant. En plus, il y a une diversité de l’offre. Et on voit un phénomène nouveau: beaucoup de gens ont profité de déplacements professionnels pour y accoler quelques jours de vacances”, souligne le président du cabinet Raffour.