«Il est indispensable de renforcer les piliers pour asseoir une société tunisienne moderne, égale et qui offre l’opportunité à la femme de libérer son potentiel et devenir un vecteur de développement». C’est ce qu’a indiqué, mardi 18 mars à Tunis, Eric Oechslin, spécialiste sénior des employeurs auprès de l’Organisation internationale du travail (OIT).
Intervenant lors d’un colloque sur «l’accès des femmes chefs d’entreprises aux financements», M. Oechslin a souligné l’impératif de développer une politique de soutien à l’entrepreneuriat féminin et de renforcer les compétences des femmes chefs d’entreprises, outre la facilitation de leur accès aux crédits.
Partageant le même point de vue, Badra Alawi, chef technique du projet ‘Travail décent des femmes’ auprès de l’OIT, a affirmé que «dans un monde dominé par les hommes, la présence de la femme est très faible dans la vie économique. Les femmes sont présentes surtout dans le travail précaire et au niveau de l’informel», a-t-elle avancé.
D’après elle, il est temps de renforcer la présence de la femme dans le tissu économique formel, de lui permettre d’avoir les mêmes atouts que l’homme et d’évoluer pour lancer son propre projet.
Partant de la conviction que les PME sont l’avenir de la Tunisie, Khélil Ghariani, membre du bureau exécutif de l’UTICA, estime que ces entreprises sont en mesure de créer des richesses pour le pays et de contrer le phénomène du chômage. «Si chaque PME, très petite ou micro entreprise, dont le nombre varie entre 100 mille et 120 mille, embauche une seule personne, le problème du chômage sera sensiblement réduit», a-t-il indiqué.
Ghariani a ainsi jugé qu’il serait nécessaire d’encourager la création de PME, en diminuant le taux d’autofinancement et en révisant à la baisse les taux d’impôts appliqués sur les crédits octroyés à ces entreprises. Comme il y a lieu de mettre à leur disposition des prêts pour financer la gestion des aléas pratiques.
Organisé par l’OIT en collaboration avec la Chambre nationale des femmes chefs d’entreprise (CNFCE), relevant de l’UTICA, ce colloque s’inscrit dans le cadre des activités du projet « Travail décent des femmes en Tunisie et en Egypte, voies à suivre après la révolution».
Ce programme est mis en œuvre par l’OIT et financé par le ministère des affaires étrangères de Finlande pour les années 2013-2015.
Il ressort de l’enquête nationale sur la population et l’emploi, réalisée par l’Institut National de la Statistique (INS), que le taux de chômage est estimé, durant le quatrième trimestre de 2013, à 12,8% chez les hommes et 21,9% parmi les femmes.
Par ailleurs, le taux de chômage parmi les hommes diplômés est de l’ordre de 21,7% contre 41,9% s’agissant des femmes diplômées.