ère vers la TV des contenus vidéo en ligne depuis des appareils portables (Photo : Justin Sullivan) |
[19/03/2014 09:25:34] Paris (AFP) S’esquinter les yeux en regardant un film à plusieurs sur un smartphone ou une tablette, c’est fini. Huit mois après les Etats-Unis, Google lance mercredi en Europe et au Canada Chromecast, un petit adaptateur qui transfère vers la TV des contenus vidéo en ligne depuis des appareils portables.
Une télévision dotée d’un port HDMI, un réseau wifi et quelques minutes d’installation suffisent pour mettre en route cet appareil de la taille d’une clé USB. Une fois configuré, Chromecast communique avec un smartphone, une tablette ou un ordinateur portable.
Depuis ces différents appareils mobiles, les vidéos en ligne de YouTube (filiale de Google), par exemple, peuvent être transférées et visionnées sur la télévision, grâce à une petite icône “cast”, symbolisée par un carré où arrivent des ondes.
Le smartphone se transforme alors en télécommande d’où l’on règle le volume, on passe à la vidéo suivante ou on arrête la lecture. Une fois le film mis en route, l’appareil utilisé peut servir à envoyer des mails ou ouvrir une autre application.
Si des outils pour diffuser sur une TV les contenus d’un ordinateur portable, d’une tablette ou d’un smartphone existaient déjà (câble HDMI au boîtier Air Play d’Apple), Google mise sur la simplicité d’usage, une taille et un prix réduits (35 euros).
“Pour nous, c’est le contenu qui est le plus important. On voulait que ce soit aussi simple de le regarder sur sa télé que sur son smartphone”, a expliqué à l’AFP Majd Bakar, directeur de l’ingénierie chez Google et en charge du projet.
ère vers la TV des contenus vidéo en ligne depuis des appareils portables présenté par Google, le 24 juillet 2013 à San Francisco (Photo : Justin Sullivan) |
Autre avantage mis en avant, la compatibilité avec un grand nombre de plateformes et de terminaux (Android, iPad, iPhone, Chrome pour Mac ou Windows…).
Afin de développer l’écosystème et les usages autour de Chromecast, Google a laissé l’application ouverte aux développeurs informatiques.
– Enjeu publicitaire –
Le géant de l’internet, qui a présenté Chromecast en juillet 2013 aux Etats-Unis, dit en avoir déjà écoulé “plusieurs millions”, sans donner de chiffre précis.
Outre la France, le gadget de Google arrive mercredi dans 9 autres pays européens (Allemagne, Danemark, Espagne, Finlande, Italie, Norvège, Pays-Bas, Royaume-Uni et Suède) ainsi qu’au Canada.
Côté contenu, en plus de YouTube, son navigateur Chrome et Google Play (boutique en ligne pour les films et la musique), les utilisateurs retrouveront, en fonction des pays, divers éditeurs de contenus: Netflix au Royaume-Uni, Pays-Bas, Suède, Danemark et Finlande, à la BBC (Royaume-Uni), Watchever (service de VADA ou vidéo à la demande par abonnement) ou Maxodome en Allemagne.
En France, les applications SFR TV et Pluzz de France Télévisions sont disponibles à partir de mercredi.
“C’est un élément de différenciation pour nous et un pari d’ouverture, puisque quel que soit leur box, nos clients auront accès sur leur TV à des contenus qui n’étaient disponibles pour l’instant que sur leur smartphone”, a expliqué à l’AFP Guillaume Boutin, directeur marketing de SFR, seul opérateur à commercialiser Chromecast.
Une application compatible de Canalplay, le service de VADA de Canal+, sera lancée dans les prochaines semaines.”On a besoin de pousser la distribution OTT (“Over the top”, c’est-à-dire indépendamment des fournisseurs d’accès à internet) de CanalPlay. Ca passe par les nouveaux équipements connectés”, a déclaré à l’AFP Manuel Alduy, qui vient de prendre la tête de la nouvelle division de Canal+ dédiée à cet univers.
Cet effacement des frontières entre TV et Web s’inscrit dans une tendance de fond. Selon des rumeurs persistantes, le géant du commerce en ligne Amazon devrait commercialiser en avril un produit concurrent.
Pour Pascal Lechevallier, fondateur de What’s Hot, société spécialisée dans le consulting des nouveaux médias, cet objet est un “fabuleux moyen de s?imposer sur l?écran principal du foyer” pour les réseaux multi-chaînes (MCN, de l’anglais “multi-channel network”) de YouTube.
“L’histoire est en marche et l’offre vidéo en ligne va devenir pléthorique”, prédit-il en soulignant l’intérêt, à terme, de Google à faire “monter la valeur des pre-roll (publicités qui précédent les vidéos en ligne) en les diffusant sur la TV”.