France : le déficit de la Sécu moins grave que prévu en 2013

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ée nationale à Paris, le 11 février 2014 (Photo : Eric Feferberg)

[19/03/2014 15:35:19] Paris (AFP) La ministre de la Santé Marisol Touraine a annoncé mercredi, à quelques jours des municipales, un déficit de la Sécu moins profond que prévu en 2013, y voyant le résultat des “efforts” de maîtrise des dépenses du gouvernement.

Le déficit du régime général de la Sécurité sociale, qui regroupe les branches maladie, vieillesse, famille et accidents du travail, atteindrait 12,5 milliards d’euros en 2013, soit moins que les 13,3 milliards initialement prévus par l’exécutif pour construire son budget.

“Nous avons la satisfaction de constater que les efforts que nous avons réalisés portent leurs fruits”, s’est félicitée Mme Touraine à la sortie du Conseil des ministres, ajoutant que le gouvernement “travaille de manière maîtrisée aux comptes de la Sécurité sociale”.

Interrogé par l’AFP, le ministère n’était pas en mesure d’apporter des précisions sur cet écart, notamment par branche.

Déjà, fin janvier, le ministre délégué au Budget, Bernard Cazeneuve, avait annoncé que les seules dépenses de santé avaient été moins importantes que prévu en 2013.

Il avait alors évoqué une “sous-exécution” par rapport à l’objectif (Ondam, objectif national des dépenses d’assurance maladie) de plus d’un milliard d’euros, parlant d’une “maîtrise exemplaire”.

En 2013, la progression de ces dépenses, qui augmentent chaque année en raison, notamment, du vieillissement de la population, avait été fixée à 2,7%, soit au total 175,4 milliards d’euros.

La commission des comptes de la Sécu avait de son côté constaté une baisse des dépenses d’indemnités journalières, de transports et de masso-kinésithérapie.

‘Aucune perte de remboursement’

Pour 2014, un nouveau tour de vis, en particulier sur les médicaments, est prévu pour l’assurance maladie, branche la plus déficitaire (- 6,2 milliards en 2014).

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é française Marisol Touraine, le ministre du Budget Bernard Cazeneuve et la ministre déléguée à la Famille Dominique Bertinotti présentant à la presse le projet de loi de financement de la sécu 2014 le 26 septembre 2013 à Paris (Photo : Jacques Demarthon)

Les dépenses de santé ne devront pas progresser de plus de 2,4%, soit le niveau le plus bas dans un budget depuis 1998. Elles devraient atteindre 179,2 milliards d’euros.

L’amélioration des comptes pour 2013, dont l’annonce intervient à quelques jours des élections municipales, “est évidemment une satisfaction même si, à l’évidence, l’effort doit être poursuivi et c’est le travail que nous faisons pour préparer le pacte de responsabilité que le président de la République a défini”, a déclaré Mme Touraine.

Car le gouvernement entend économiser 50 milliards d’euros d’ici 2017, notamment pour financer ce pacte, qui prévoit un allègement des charges des entreprises.

Dans ce cadre, le président François Hollande a réitéré sa volonté de lutter contre les “excès” et les “abus” de la Sécurité sociale.

Le président de la Cour des comptes, Didier Migaud avait lui-même estimé début janvier que les efforts du gouvernement devaient porter “en absolue priorité sur les régimes de Sécurité sociale”.

Dans ce contexte, certains syndicats de médecins redoutent que l’objectif des dépenses de santé soit encore revu à la baisse dans les années à venir, craignant une progression limitée à moins de 2% dès le prochain budget.

Marisol Touraine a toutefois assuré que la prise en charge des patients et les remboursements n’en seraient pas affectés.

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ée pour une consultation médicale le 23 septembre 2013 (Photo : Philippe Huguen)

“Pour mieux soigner tout en dépensant moins”, la ministre, qui prépare une loi dans le cadre de sa stratégie nationale de santé, compte renforcer la part des médicaments génériques, inciter les patients à aller chez un médecin de proximité plutôt qu’à l’hôpital quand c’est possible, et développer la chirurgie ambulatoire (sans hébergement à l’hôpital).

Les bons résultats de 2013 ne se traduisent “pour nos concitoyens par aucune perte de garantie, aucune perte de remboursement, aucune diminution de leurs droits, contrairement à ce que faisait le gouvernement précédent”, a-t-elle affirmé mercredi.