à Beverly Hills, en Californie, ouvert en 2013 (Photo : Robyn Beck) |
[20/03/2014 09:32:49] Paris (AFP) La maison Hermès, qui accumule les records depuis des années, a encore amélioré ses performances en 2013 en termes de ventes mais aussi de bénéfices et de marges, selon ses résultats annuels publiés jeudi, qui confirment l’exceptionnelle santé de cet emblème du chic français.
Le fabricant des carrés de soie et des sacs Kelly et Birkin a réalisé un bénéfice net en hausse de 6,8% à 790 millions d’euros, un niveau inédit mais néanmoins inférieur aux attentes des analystes interrogés par Bloomberg qui espéraient 808 millions d’euros.
Le résultat opérationnel a progressé de 8,9% à 1,22 milliard, conforme aux pronostics.
Hermès clôt ainsi son exercice 2013 sur une marge opérationnelle de 32,4%, améliorant de 0,3 point son record de 2012 pour atteindre un seuil jamais vu depuis l’introduction en Bourse du sellier du Faubourg Saint-Honoré, en 1993.
Elle reste ainsi l’une des marques les plus rentables du luxe avec Chanel et Louis Vuitton.
Le groupe, que l’héritier familial Axel Dumas dirige désormais seul depuis le départ en retraite fin janvier de Patrick Thomas, avait déjà publié en février un chiffre d’affaires 2013 de 3,75 milliards d’euros (+7,8%), après les 3,48 milliards réalisés en 2012.
Les résultats de Hermès brillent d’autant plus que le marché mondial du luxe a ralenti sa course l’an dernier, rompant avec la folle dynamique de croissance des années 2010-2012.
Le marché chinois, poule aux oeufs d’or du luxe, s’est notamment tassé en raison d’un fléchissement de la consommation mais aussi de mesures anti-corruption.
Et d’importants effets de change (yen affaibli, euro fort…) ont pesé sur les groupes du secteur, pour la plupart très fortement exportateurs.
A titre de comparaison, le numéro un mondial du luxe LVMH, propriétaire de Louis Vuitton, Guerlain, Bulgari et Sephora, a réalisé lui aussi des ventes record en 2013 (+4% à 29,1 milliards d’euros). Ses résultats ont en revanche peu progressé et sa marge est restée stable à près de 21%.
Quant à Kering (Gucci, Bottega Veneta, Saint Laurent…), les ventes et le résultat opérationnel de son pôle luxe ont augmenté d’un peu plus de 4% chacun, avec une marge de 26%.
– Nouveaux ateliers en France –
ès, Axel Dumas, en septembre 2013 aux Etats-Unis (Photo : Robyn Beck) |
Chez Hermès, la croissance qualifiée “d’extrêmement solide” par Aurel BGC a été tirée par l’Asie hors Japon mais aussi par une dynamique particulièrement forte en Amérique et un marché européen porté par les achats des touristes.
Maroquinerie, vêtements, accessoires, soie et textiles, parfums, bijoux, horlogerie, arts de la table… Depuis 2008, la maison familiale créée en 1837 a plus que doublé son chiffre d’affaires.
La marque à la calèche réalise 45% de ses ventes en Asie, Japon compris. Les Japonais restent sa principale clientèle étrangère.
Fidèle à sa prudence habituelle, le groupe ne fait pas de prévision officielle pour 2014. Interrogé par l’AFP en février, Axel Dumas évoquait toutefois l’objectif “interne” inchangé d’atteindre “10% de croissance à taux de change constant”.
Hermès prévoit pour bientôt l’ouverture de deux nouveaux ateliers de maroquinerie, en Franche-Comté (est de la France), ce qui portera le total à 14.
Après celle de deux nouveaux magasins l’an dernier à Ningbo en Chine et Nagoya Mitsukoshi au Japon, Hermès entend en inaugurer six de plus en 2014 dans le monde, dont une “Maison Hermès” à Shanghai. Onze boutiques existantes seront aussi rénovées.
Le groupe compte verser à ses actionnaires un dividende de 2,70 euros par action, en hausse par rapport aux 2,50 euros de 2012.
Parmi les actionnaires figure LVMH, qui détenait fin décembre 23,1% du capital, au grand dam des héritiers familiaux de Hermès.
Le groupe a franchi le cap des 11.000 salariés, dont plus de 6.600 en France, après avoir créé plus de 900 nouveaux emplois l’an dernier, dont une bonne moitié dans l’Hexagone.
Il a considérablement renforcé sa trésorerie nette: elle a progressé de près de 50% en 2013, passant de 686 millions d’euros à 1,02 milliard.