actionnaire Kering (Photo : Philippe Huguen) |
[20/03/2014 11:38:19] Wattrelos (AFP) Plusieurs centaines de salariés de La Redoute manifestaient jeudi à Wattrelos (Nord) pour réclamer de meilleures garanties, alors que l’actionnaire Kering suspend l’avenir de l’entreprise à la signature d’un accord sur le plan social avant jeudi soir, a constaté l’AFP.
A l’appel de l’intersyndicale CFDT-CGT-Sud, le cortège a quitté le site industriel de La Martinoire vers 11H30 en direction de la mairie de Wattrelos, aux cris de “Pinault (patron de Kering, ndlr), voyou, La Redoute est à nous!”.
Les manifestants étaient rassemblés derrière deux banderoles de tête clamant “Pinault, les Redoutables réclament leur dû” et “Des garanties sociales pour tous les salariés”.
L’accord sur le plan social “ne sera pas signé par la CGT, car on est encore très loin de nos revendications”, a déclaré à l’AFP Jean-Christophe Leroy, délégué CGT.
“Toujours pas de signature”, a renchéri Virginie Soete, déléguée CFDT.
Kering (ex-PPR), qui a engagé la cession de La Redoute pour se recentrer sur le luxe, a conditionné mercredi l’avenir de son ancien fleuron de la vente à distance à la signature par les syndicats, ce jeudi, du protocole d’accord sur les mesures d’accompagnement social présenté lundi par la direction.
“C’est un nouveau coup de bluff, on n’imagine pas un groupe comme Kering déposer le bilan d’une entreprise comme La Redoute. Ils ont les moyens d’aller plus loin sur les sommes prévues” par le protocole, a poursuivi M. Leroy.
Deux mois après l’annonce le 9 janvier de la suppression de 1.178 des 3.437 postes de La Redoute, la direction du vépéciste a dévoilé lundi à Roubaix (Nord) les grandes lignes du protocole d’accord sur les mesures sociales.
Il prévoit notamment 20.000 euros de plancher pour les indemnités de départs volontaires – contre 15.000 lors d’une précédente réunion de négociations – plus 750 à 1.200 euros par année d’ancienneté en fonction des cas.
L’intersyndicale CFDT-CGT-Sud réclame 40.000 euros de plancher, plus 1.500 euros par année d’ancienneté et 36 mois de congés de reclassement et souhaite que cette même somme soit bloquée pour les salariés qui ne seraient pas concernés par le plan social.
“Il faut pas signer. Pinault, il exagère. On n’y croit pas, à son ultimatum”, a lancé Linda, 56 ans, dont 37 passés à La Redoute.
Pour Brigitte, 56 ans elle aussi, visiblement émue, les 40.000 euros, “c’est pas pour s’offrir du luxe, c’est pour survivre, c’est vital, pour nous, cette somme”.