La Bourse de Paris surmonte la crise en Ukraine

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ège de la Bourse de Paris (Photo : Joel Saget)

[22/03/2014 09:18:15] Paris (AFP) La Bourse de Paris, qui surmonte pour l’heure la crise en Ukraine et le changement de ton de la Fed, va essayer de trouver du soutien la semaine prochaine dans plusieurs statistiques en Europe et aux Etats-Unis.

Sur la semaine écoulée, l’indice CAC 40 a repris 2,82% pour termine vendredi à 4.335,28 points. Depuis le 1er janvier, il gagne 0,92%.

Le marché parisien, qui a progressé presque toute la semaine, a montré une nouvelle fois sa grande capacité de résistance, malgré l’incertitude en Ukraine et un discours de la Réserve fédérale américaine (Fed) moins accommodant que prévu.

“Il semble ne pas y avoir d’escalade en Ukraine, ce qui rassure énormément les investisseurs. C’est une bonne chose, même si tout le monde surveille avec attention que cela ne dérape pas”, observe Isabelle Enos, directrice-adjointe de la gestion chez B*Capital (groupe BNP Paribas).

“Même s’il n’y a pas vraiment de détente sur le terrain, le marché a le sentiment que Poutine n’ira pas plus loin et que ce n’est dans l’intérêt de personne d’avoir une montée des tensions”, renchérit Renaud Murail, gérant chez Barclays Bourse.

Le marché réussit certes à faire fi d’un événement qui l’avait inquiété au plus haut point la semaine dernière, mais la vigilance reste de mise.

“Les indices boursiers restent exposés au regain de volatilité en raison des tensions politiques entre la Russie et l’Occident et du ralentissement économique des pays émergents”, notamment en Chine, relève Judith Danan, analyste chez CMC Markets France.

Mais pour l’instant, “le marché a réussi à passer l’éponge sur l’Ukraine et va désormais plus se focaliser sur la macroéconomie”, relève M. Murail.

La semaine qui s’ouvre sera marquée par plusieurs indicateurs en Chine, en Europe et aux Etats-Unis.

Les investisseurs s’intéresseront lundi à l’économie chinoise avec un indice d’activité dans l’industrie, au moment la santé des entreprises du pays préoccupent les marchés.

En Europe, ce sont principalement les indices d’activité PMI qui tiendront le haut de l’affiche.

“Le marché voudra vérifier que l’amélioration se poursuit. La croissance est molle, mais elle est là, avec une embellie en Europe du sud”, mentionne M. Murail.

– Le feuilleton des télécoms –

Au-delà de la Chine et l’Europe, les investisseurs seront particulièrement attentifs aux nouvelles en provenance des Etats-Unis.

Plusieurs indicateurs sont au programme avec les prix des logements, les ventes de logements neufs, la confiance des consommateurs, les commandes de biens durables ou encore les promesses de vente de logements.

“Les chiffres américains vont être regardés de près, alors que le marché a eu des bonnes nouvelles sur certains indicateurs cette semaine. On va vraiment voir si la déception qu’on a pu avoir en début d’année est liée aux conditions météorologiques ou pas”, selon Isabelle Enos.

Ces statistiques sont dévoilés alors que la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) a surpris les marchés cette semaine.

Sa nouvelle présidente Janet Yellen, qui a comme anticipé réduit une nouvelle fois les rachats d’actifs, a laissé entendre que la Fed pourrait relever ses taux un peu plus tôt que prévu en 2015, ce qui n’a finalement pas eu de conséquence sur les indices boursiers.

“Le marché est maintenant mûr pour accepter le bon côté des choses. Si Yellen tient ce discours, c’est que l’économie américaine va mieux”, souligne le gérant.

Enfin, en dehors des questions géopolitiques et macroéconomiques, la Bourse de Paris devrait continuer à vivre au rythme du feuilleton en cours dans le secteur des télécoms.

Bouygues a relevé son offre sur SFR, alors même que Vivendi est en négociations exclusives avec Numericable pour lui vendre l’opérateur télécom.

“Cette période un peu transitoire pour les entreprises (sans beaucoup de résultats, NDLR) peut être propice à certaines annonces de rachats. Cela a été le cas récemment dans les télécoms, ou encore avec Bourbon et Boursorama”, explique Isabelle Enos.

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