L’enveloppe de compensation accordée par l’Etat à la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG), pour faire face à son déficit financier structurel qui date de 2008, a atteint environ 2,7 milliards de dinars en 2013.
Dans une interview accordée vendredi à l’agence TAP, Mohamed M’ssilini, directeur de la direction des affaires financières et de la comptabilité à la STEG, a indiqué que cette enveloppe se subdivise en 850 millions de dinars de compensation directe sous forme de liquidité et 1,9 milliard de dinars de compensation indirecte sous forme d’indemnisation du coût d’acquisition du gaz par la société, particulièrement le gaz algérien.
Ces acquisitions effectuées sur la base des cours mondiaux, en hausse depuis 2008, se sont répercutées sur la situation et les équilibres financiers de la STEG ainsi que sur la liquidité de la société à une période donnée, a-t-il expliqué.
Selon lui, le glissement du dinar par rapport au dollar américain et à l’euro, enregistré en 2013, a engendré des charges supplémentaires pour la société de l’ordre de 640 millions de dinars au cours de l’année précitée.
Déficitaire mais capable d’honorer ses engagements
Abordant la situation financière de la STEG, le responsable a indiqué que la société connaît un déficit, sans donner de détails sur le montant de ce déficit, et que «la société accuse des pertes successives et ne réalise pas de gains». «Je ne veux pas donner d’informations qui ne sont pas claires». Ceci dit, la société a reçu une enveloppe de compensation de la part de l’Etat, de l’ordre de 2,7 milliards de dinars en 2013. Cependant, la STEG n’a pas de problèmes de liquidités à l’heure actuelle, et de ce fait, elle est capable d’honorer ses engagements vis-à-vis de ses fournisseurs et agents, dans la mesure où elle a reçu, au 31 décembre 2013, environ 500 millions de dinars de la part de la Caisse de compensation.
Les charges salariales mensuelles de la STEG, qui compte environ 14.000 agents, sont de l’ordre de 12 millions de dinars tandis que les coûts d’acquisition du gaz, y compris algérien, s’élèvent à 230 millions de dinars par mois, d’après l’orateur.
Il y a lieu de rappeler que le chef du gouvernement provisoire, Mehdi Jomaa, avait indiqué le 3 mars 2014 que les pertes des entreprises publiques tunisiennes ont atteint 3 milliards de dinars, vers fin 2013
Vers une augmentation du capital de la STEG
M. M’ssilini a fait savoir que son département va soumettre au conseil d’administration de la STEG puis au ministère de tutelle (Industrie), une proposition portant sur l’augmentation du capital de la STEG, actuellement de l’ordre de 1,5 milliard de dinars.
Cette proposition a pour objectif de palier le déséquilibre structurel auquel fait face la société. Elle vise également à remplir les conditions du marché financier afin de parvenir à mobiliser les financements nécessaires à la réalisation des grands investissements prévus par la société ultérieurement.
Parmi ces investissements, dont la valeur totale est estimée à 1,4 milliard de dinars, figurent la réalisation d’une centrale électrique à Radés d’une capacité de 500 MW et deux turbines à Mornaguia ainsi que d’autres investissements dans les domaines du transport et de la distribution de l’électricité et du gaz.
M. M’ssilini a annoncé que la STEG obtiendra, à partir de 2015, des crédits pour la réalisation de ses méga-projets. Dans ce cadre, les discussions sont actuellement en cours avec les donateurs, soulignant l’éventuelle obtention de l’accord de principe, au cours des prochains jours, en attendant la concrétisation officielle de cet accord en 2015.
Il a écarté, par ailleurs, la possibilité de l’endettement intérieur ou extérieur de la société, au titre de l’exercice 2014.