évrier 2014 (Photo : Yuriy Dyachyshyn) |
[24/03/2014 11:56:03] Kiev (AFP) La monnaie ukrainienne chutait lundi et revenait à ses niveaux de fin février, alors que Kiev intensifie ses négociations d’urgence avec le FMI pour éviter la faillite et que les tensions avec Moscou s’accentuent.
La hryvnia chutait de 2,3% à 10,80 hryvnias pour un dollar sur le marché des changes. Sur le marché interbancaire, elle se vendait jusqu’à 11,2 hryvnias pour un dollar, selon la société financière Inter Business Consulting.
La devise, qui a perdu un quart de sa valeur depuis le début de l’année, avait déjà plongé à ces niveaux fin février après les affrontements qui ont fait des dizaines de morts à Kiev et conduit à la fuite en Russie de M. Ianoukovitch. Elle s’était ensuite reprise mais rechute violemment depuis plusieurs jours.
La tension en Ukraine est montée pendant le week-end, les autorités ukrainiennes disant craindre une intervention russe en Ukraine continentale après le rattachement de la Crimée à la Russie.
Pour les analystes de la société financière Brown Brothers Harriman, “la menace par Kiev de couper l’eau et/ou l’électricité est une dangereuse provocation”.
Plusieurs régions de la péninsule de Crimée ont connu des coupures de courant dimanche soir et les autorités locales ont accusé l’opérateur ukrainien, qui fournit l’essentiel du courant d’avoir réduit de 50% l’énergie fournie. Côté ukrainien, on a expliqué que les coupures étaient dues à des raisons techniques, tandis que Moscou a annoncé lundi que la situation était rétablie grâce aux générateurs diesel utilisés lors des JO de Sotchi.
La chute de la monnaie intervient également alors que le gouvernement de transition mène de difficiles négociations avec le Fonds monétaire international afin d’obtenir une aide vitale.
Une mission du FMI se trouve depuis le 4 mars en Ukraine, qui lui demande au moins 15 milliards de dollars pour éviter la faillite.
La phase de diagnostic sur les besoins réels de Kiev s’est achevée le 14 mars et les représentants du Fonds négocient depuis les conditions d’un prêt. Jeudi, le FMI a fait état “d’importants progrès” mais souligné qu’il “restait du travail”, indiquant espérer conclure sa mission mardi.
Signe que les discussions sont entrées dans une phase cruciale, le Premier ministre Arseni Iatseniouk a renoncé à se rendre au sommet des grandes puissances du G7 lundi et mardi à La Haye pour se concentrer sur les négociations.
Le Fonds demande à Kiev des mesures d’austérité et notamment une réduction des subventions sur les prix du gaz pour la population, estimant que ces dernières représentent 7% du produit intérieur brut et profitent aux plus riches, les plus gros consommateurs.
Le journal ukrainien Visti affirmait vendredi que les discussions bloquaient sur cette question, très sensible pour la population.