La Redoute : des salariés votent à nouveau contre l’accord sur le plan social

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actionnaire Kering (Photo : Philippe Huguen)

[24/03/2014 12:42:17] Wattrelos (AFP) “Plusieurs centaines” de salariés de La Redoute, selon la CGT, ont à nouveau voté lundi midi à Wattrelos (Nord) contre le protocole d’accord de la direction sur le plan social, tandis que la CFDT réfléchissait à la position à adopter.

Ces salariés, rassemblés en assemblée générale sur le site industriel de La Martinoire, à Wattrelos, à l’appel de la CGT, de la CFDT et de Sud, ont à nouveau voté à main levée “contre la cession en l’état” de La Redoute, a déclaré à la presse le délégué CGT Fabrice Peeters.

Le groupe Kering (ex-PPR) a engagé la cession de La Redoute à Nathalie Balla et Eric Courteille, respectivement PDG de La Redoute et secrétaire général de sa maison mère Redcats, pour se recentrer sur le luxe. Ces derniers ont annoncé le 9 janvier la suppression de 1.178 des 3.437 postes de La Redoute.

Kering a conditionné l’avenir de La Redoute à la signature majoritaire, par les syndicats, d’un protocole d’accord sur le plan social présenté par la direction lundi dernier. Sans signature, l’actionnaire menace d’arrêter de financer les pertes de La Redoute, et les futurs repreneurs de retirer leur offre.

Après plusieurs reports, la direction a fixé un nouvel ultimatum à lundi 19H pour obtenir une signature majoritaire, “apparemment sur demande de l’administratrice judiciaire”, selon M. Peeters.

La CFE-CGC, qui a annoncé la semaine dernière qu’elle parapherait le texte, a appelé lundi matin dans un communiqué à la signature de l’accord, faute de quoi “le président du tribunal de commerce (constatera) l’insolvabilité de l’entreprise”, ce qui mènerait selon elle au dépôt de bilan ou à la liquidation.

Mais sa seule signature ne suffit pas. La CGT a répété qu’elle ne ratifierait pas l’accord en l’état, le jugeant insuffisant. La CFDT, premier syndicat de La Redoute, devait s’exprimer lundi à 15H30 à Lille sur la signature, ou non, de cet accord, alors que sa base y reste opposée.

“Le constat, c’est que Kering ne veut pas mettre plus d’argent” sur la table pour financer les mesures sociales”, a déclaré le délégué CFDT Jean-Claude Blanquart, expliquant que la CFDT a obtenu “ce weekend des avancées”, notamment sur la fiducie devant garantir l’avenir des salariés.

“On est dans un dilemme”, a-t-il ajouté, “pas fier” d’avoir le sort de l’entreprise entre les mains.