à utiliser Twitter, le 22 mars 2014 à Ankara (Photo : Adem Altan) |
[24/03/2014 21:32:55] Washington (AFP) Les Etats-Unis ont ironisé lundi sur le blocage de Twitter par la Turquie, affirmant que la population de ce pays avait envoyé davantage de tweets depuis l’interdiction controversée décidée par le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.
Sur ordre du chef du gouvernement turc, l’autorité des télécommunications a interdit jeudi dernier l’accès au réseau social américain, sur lequel des opposants avaient diffusé des conversations téléphoniques piratées mettant en cause M. Erdogan dans un vaste scandale de corruption.
Cette mesure lui a attiré l’ire d’une partie de la communauté internationale, Washington dénonçant vendredi une “entrave à la liberté d’expression”.
La porte-parole du département d’Etat Marie Harf a relevé lundi qu'”il y avait eu plus de tweets sortis de Turquie qu’il y en avait avant que le gouvernement bloque” Twitter.
“C’est, je pense, un message intéressant pour les gens qui essaient de réprimer la liberté d’expression: cela ne fonctionne pas, ce n’est pas la bonne chose à faire”, a critiqué la responsable américaine.
Elle a encore assuré que le “monde pouvait voir que de nombreuses personnes à l’intérieur de la Turquie tweetaient ce qu’ils pensaient du blocage là-bas” du réseau social.
Les Etats-Unis “ont clairement dit au gouvernement turc que cela n’était pas acceptable de bloquer l’accès de ses citoyens aux plateformes sociales”, a réaffirmé Mme Harf.
La porte-parole a enfin reconnu que son gouvernement était “en contact avec Twitter”, mais sans dire si les Etats-Unis appuyaient d’éventuels recours juridiques pour lever le blocage du réseau en Turquie.
Washington et Ankara sont des alliés militaires de longue date, notamment au sein de l’Otan, et les deux pays coopèrent étroitement pour soutenir l’opposition et la rébellion en Syrie.
Mais les relations subissent un coup de froid depuis quelques mois, les Etats-Unis critiquant de plus en plus ouvertement le bilan du gouvernement Erdogan en matière de respect des libertés publiques et des droits de l?homme.