Avec l’adoption de sa nouvelle Constitution et la formation du gouvernement conduit par M. Jomaa, la Tunisie a franchi des étapes cruciales dans son processus de transition. Je me réjouis du processus inclusif et du sens de l’intérêt général dont ont fait preuve les forces politiques et les membres du ‘quartette’ pour arriver à ce résultat.
L’objectif de ma visite à Tunis –la cinquième depuis le début de la révolution– est avant tout de discuter avec le nouveau gouvernement comment l’UE peut continuer à aider la Tunisie à transformer les attentes légitimes de son peuple en résultats concrets.
Avec la Tunisie, l’Union européenne est en train de construire un partenariat privilégié qui est basé sur la confiance, le respect mutuel et l’engagement à long terme. Depuis le début de la révolution, l’Union européenne a doublé le montant de l’assistance financière non remboursable versée à la Tunisie. Ce budget total de plus de 480 million d’euros a permis notamment d’aider le financement du budget de l’Etat, la rénovation de quartiers urbains défavorisés, de nombreuses associations de la société civile, et des bourses pour des étudiants tunisiens souhaitant se rendre en Europe.
L’Union prépare également une nouvelle aide macro-financière de 300 million d’euros en reconnaissance de l’avancement “inclusif” de la transition démocratique et en même temps de la qualité du partenariat UE-Tunisie.
Enfin, les institutions financières publiques basées dans l’UE –la Banque européenne d’investissement et la Banque européenne de reconstruction et de développement– souhaitent développer leurs interventions en Tunisie.
Dans l’immédiat, l’Union compte apporter son soutien à l’organisation des prochaines élections car il est important qu’elles se déroulent suivant les meilleurs standards internationaux.
Nous sommes également prêts à soutenir la Tunisie pour faire face aux défis de l’amélioration de la sécurité et de la création d’emplois, particulièrement pour les jeunes.
La réforme des institutions de sécurité est un chantier prioritaire de notre coopération avec la Tunisie et nous espérons des avancées rapides car il ne peut y avoir de démocratie et de développement économique sans sécurité et justice.
Nous sommes également déterminés à apporter notre assistance pour le développement des régions les plus défavorisées. Pour cela, il faut travailler ensemble pour améliorer le cadre de l’investissement et des affaires afin d’encourager la création d’entreprises et l’emploi.
Enfin, nous espérons aussi développer le dialogue avec la Tunisie pour renforcer la coopération entre l’Union européenne et les pays maghrébins. Il y a en effet de nombreux défis communs (notamment les menaces et trafics illicites en provenance du Sahel) pour lesquels nous comptons sur la coopération de la Tunisie.
Nous pensons également qu’un Maghreb plus uni et plus prospère serait une chance pour les pays maghrébins eux-mêmes et pour l’Europe. Bien évidemment, c’est avant tout aux pays du Maghreb de construire leur région; mais l’expérience de l’Europe peut être utile.
Au cours des dernières années, la Tunisie a démontré au monde entier qu’elle savait prendre en main son destin. Aujourd’hui encore, c’est au peuple tunisien libre et souverain de construire un futur meilleur. Je suis venu en Tunisie pour réaffirmer que plus les ambitions et la volonté de réforme de la Tunisie seront importantes, plus le soutien de l’Union européenne sera important.