ën de Sochaux le 5 novembre 2008 (Photo : Jeff Pachoud) |
[26/03/2014 10:14:08] Paris (AFP) PSA Peugeot Citroën va officialiser mercredi à l’occasion de la visite du président chinois à Paris son mariage avec Dongfeng, sous l’égide de l’Etat français, ce qui, espère-t-il, l’aidera à rebondir.
L’accord doit être signé par Xi Jinping et François Hollande à l’Elysée en fin d’après-midi. La lettre d’intention déjà validée par les deux groupes prévoit que l’Etat et le constructeur chinois déboursent chacun 800 millions d’euros pour prendre l’un et l’autre 14% du capital. Ceci les placera au même niveau que l’actionnaire historique, la famille Peugeot, à l’issue d’une augmentation de capital de 3 milliards d’euros qui sera lancée dans la foulée de l’assemblée générale des actionnaires prévue le 25 avril.
Le groupe automobile français tiendra ensuite une conférence de presse avec son numéro un, Philippe Varin, le président de Dongfeng Xu Ping, le ministre français de l’Economie Pierre Moscovici et Robert Peugeot pour la famille.
Ce dernier a balayé mercredi d’un revers de main le risque de voir passer le groupe sous pavillon chinois. “Nous avons un accord entre les actionnaires pour rester tous les trois au même niveau”, a-t-il rappelé sur Europe 1.
Les grandes lignes du partenariat ont déjà été dévoilées. PSA espère, grâce à cette alliance, se renforcer sur le premier marché automobile mondial, la Chine, mais aussi en Asie du Sud-Est, afin de réduire sa dépendance au continent européen où les ventes de voitures neuves sont en berne. Son objectif est de tripler à l’horizon 2020 le volume de production de DPCA, sa co-entreprise déjà en place avec Dongfeng, à 1,5 million de véhicules par an.
Ceci passera par “des licences de technologies développées par PSA” et “le lancement de deux à trois modèles par an” pour Peugeot, Citroën et la marque propre de DPCA, expliquait-il à la mi-février. Selon Robert Peugeot, la marque propre de Dongfeng, Fengshen, “pourrait un jour (venir en France), mais pas tout de suite”.
Les deux constructeurs se doteront aussi d’un centre de recherche et développement commun.
Cette coopération devrait aider le français à réaliser des synergies avec Dongfeng d’environ 400 millions d’euros par an d’ici 2020.
– Tavares et Gallois au volant –
ën travaillent dans une usine de Wuhan, en Chine, le 2 juillet 2013 |
Le soutien financier de l’Etat et de Dongfeng doit également permettre à PSA de renforcer son positionnement en Europe via “un programme d’investissements stratégiques”, mais aussi son bilan et ses liquidités “. L’entreprise, qui a fermé son usine d’Alnay-sous-Bois en région parisienne, a réduit de plus de moitié ses pertes l’an dernier. Mais elle affichait encore à la fin de 2013 une perte nette de 2,3 milliards d’euros.
Son futur patron, Carlos Tavares, pourrait entrer un peu plus dans les détails lors d’une conférence de presse prévue vendredi à Pékin.
Le changement d’actionnariat a aussi eu des conséquences pour la direction du groupe. Philippe Varin, qui a mené la négociation avec les Chinois, cèdera son poste de président du directoire à M. Tavares le 31 mars. La composition du conseil de surveillance va aussi être bouleversée. C’est Louis Gallois, homme de confiance de l’Etat, qui en prendra la tête, en remplacement de Thierry Peugeot. Chacun des trois grand actionnaires aura deux représentants.
Carlos Tavares s’est dit “très serein” avec cette nouvelle configuration. L’ex-numéro deux de Renault, qui a commencé à prendre ses marques chez PSA depuis décembre, s’est attelé à la mise sur pied d’un nouveau plan stratégique. Nommé “back in the race”, il sera présenté le 14 avril.
Cet homme d’automobile veut passer en revue le nombre des silhouettes proposées par Peugeot et Citroën et le rationaliser en fonction des marchés. Il compte aussi améliorer la compétitivité des usines en Europe et redresser la barre en Amérique latine et en Russie, deux zones où le groupe perd de l’argent. Il rêve aussi de faire un jour de la gamme DS de Citroën une marque à part entière.