îtes postales (Photo : Joel Saget) |
[26/03/2014 12:44:22] Paris (AFP) La Poste estime que son réseau “n’est plus adapté” dans les grandes villes et veut créer des relais dans les gares ou commerces de proximité avec moins de services mais des horaires plus souples, selon des documents internes consultés mercredi par l’AFP.
Dans ces documents, dévoilés initialement par Le Monde, La Poste note que son réseau, avec un seul modèle de bureau, n’a pas évolué depuis 20 ans et “n’est plus adapté dans les grandes villes” où “le client veut tout, tout de suite”.
Le groupe évoque donc la piste de “bureaux repensés” et “complétés par des Relais poste” situés dans des commerces de proximité ou des gares avec des “horaires plus larges” et une meilleure accessibilité, mais moins de services, comme les services bancaires.
Dans le document de travail, le groupe prévoit des projets pilotes en 2014 dans quatre agglomérations et une “mise en oeuvre” à partir de 2015.
Sollicitée, la direction de l’entreprise a reconnu que “les évolutions des villes, des modes de vie et la révolution numérique modifient les relations entre les clients et les services de proximité”.
“Il est donc nécessaire que La Poste cherche à adapter son réseau”, a indiqué le groupe, qui précise toutefois que ce projet n’en est qu'”au stade de la réflexion”.
“Il implique un calendrier de travail sur le long terme, et reposera sur des expérimentations conduites en accord avec les collectivités locales”, ajoute La Poste.
Pour Philippe Fouillou (SUD), “le but du jeu, c’est d’essayer de réorganiser les bureaux en fonction de leur potentialité”, afin que “la Banque postale accapare les bureaux rentables pour développer sa politique commerciale”.
Le syndicaliste y voit la “fin de la mission de service public” et “une avancée vers un bureau de poste purement commercial”, redoutant qu’à terme, les bureaux en Zone urbaine sensible (ZUS) “qui nécessitent une présence humaine importante”, ne soient par exemple “entièrement automatisés”.
Pour les zones rurales, un autre document interne évoque l’idée de “faire entrer de nouveaux partenaires” dans les établissements.
Le groupe prévoit notamment un “test à venir dans dix bureaux d’une mutualisation avec les Caisses d’allocations familiales (CAF)” ou une diversification des formes de mutualisation avec les offices de tourisme, les maisons de santé ou les maisons de services publics.
Le groupe, qui emploie quelque 240.000 personnes, compte 17.000 points de contact (à fin décembre 2013), un niveau inscrit dans le contrat de présence territoriale signé avec les autorités. Le groupe fait le constat qu’à l’heure actuelle, 96,8% de la population habite à moins de 5 km d’un point de contact.