à Veliky Novgorod, le 5 juin 2008 (Photo : Mikhail Mordasov) |
[27/03/2014 15:29:34] Bruxelles (AFP) L’UE a menacé jeudi de saisir l’OMC contre l’embargo sur le porc européen imposé par la Russie depuis janvier après la découverte de cas de fièvre porcine africaine en Lituanie, une querelle qui s’enlise sur fond de tensions politiques.
“Nous sommes prêts à aller devant l’OMC, je pense que nous avons un dossier très fort”, a lancé lors d’un point de presse le commissaire au Commerce, Karel De Gucht, relayant l?exaspération du secteur face à une mesure entrainant un manque à gagner quotidien de quelque 4 millions d’euros.
La Russie affirme réagir à la découverte de cas de fièvre porcine en Lituanie et en Pologne, “mais cette maladie est endémique en Russie et pas chez nous et si de rares cas ont été signalés dans des zones limitrophes, c’est parce que cette maladie est en Russie”, a insisté le commissaire.
Depuis janvier, seuls quatre cas ont été signalés sur le territoire de l’UE, n’impliquant que des sangliers, dans des zones limitrophes du Belarus.
L’UE, qui a jusque-là tenté d’obtenir via des négociations la reprise de ses exportations, doit toutefois prendre en compte la durée d’une éventuelle procédure devant l’OMC, “qui prendrait un an à un an et demi”, a souligné M. De Gucht.
La Commission avait très tôt évoqué la perspective d’un tel recours au cas où la Russie camperait sur ses positions, a rappelé une source européenne.
En dépit de nombreuses réunions d’experts des deux bords, “nous ne voyons rien bouger, tandis que dans le climat politique actuel il semble évident que régler cette question n’est pas la priorité numéro un des Russes”, a-t-elle relevé.
Bruxelles réclame que seules les exportations des régions identifiées comme touchées soient suspendues, conformément aux règles de l’Organisation mondiale du commerce.
L’UE a entretemps décidé de débloquer 7 millions d’euros, moitié en soutien aux mesures vétérinaires de prévention, moitié en compensation pour les éleveurs, pour venir en aide aux pays les plus frappés par l’embargo russe, soit la Pologne et les trois pays baltes.
La Commission a aussi bataillé pour maintenir sur ce dossier la cohésion des Etats membres, après que la France, le Danemark, les Pays-Bas et l’Italie eurent discuté en février avec Moscou de l’éventualité d’un règlement séparé.
Ce pas de côté avait été révélé par les services vétérinaires russes, qui avaient diffusé sur leur site officiel les images de la réunion.
La Russie absorbe un quart des exportations européennes de produits porcins, principalement des Pays-Bas, d’Allemagne et du Danemark, pour une valeur totale annuelle de 1,4 milliard d’euros.