Espagne : première baisse des prix depuis octobre 2009

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à Madrid, en 2013 (Photo : Dominique Faget)

[28/03/2014 09:22:48] Madrid (AFP) Les prix à la consommation en Espagne ont baissé de 0,2% en mars, pour la première fois depuis octobre 2009, selon les données provisoires publiées vendredi par l’Institut national de la statistique (Ine).

Le taux, calculé en données harmonisées avec celles de l’Union européenne, n’a désormais plus rien à voir avec la forte inflation enregistrée un an plus tôt (+2,6% en mars 2013), alors que les craintes de déflation montent dans l’ensemble de la zone euro.

L’Ine, qui publiera le chiffre définitif de l’inflation en mars le 11 avril, ne détaille pas, pour l’instant, les différentes variations de prix selon les catégories de produits, mais il souligne dans un communiqué “la baisse des prix des aliments et boissons non alcoolisées”.

L’inflation en Espagne était déjà à un niveau très bas ces derniers mois, ayant atteint +0,1% en février, après 0,3% en novembre, décembre et janvier.

Son passage en territoire négatif survient dans un contexte plus général en zone euro de crainte de déflation, c’est-à-dire d’une baisse des prix prolongée minant l’ensemble de l’économie.

L’Espagne, sortie récemment de deux ans de récession, avait d’ailleurs connu une période de déflation en 2009, avec un recul des prix pendant huit mois consécutifs.

“Il y a un risque de déflation” en zone euro et même s'”il n’est pas élevé”, la Banque centrale européenne (BCE) “doit prendre des mesures pour anticiper cette possibilité”, a d’ailleurs jugé mercredi le gouverneur de la Banque d’Espagne et membre du conseil des gouverneurs de la BCE, Luis Maria Linde.

“Je crois que (…) le conseil de la BCE doit étudier la situation, et s’il voit qu’il y a ce risque, même s’il n’est pas très élevé, sans être égal à zéro, la BCE doit prendre des mesures pour anticiper cette possibilité, avec une politique monétaire encore plus détendue”, a-t-il estimé.

La veille, le patron de la BCE Mario Draghi avait lui affirmé être “prêt à prendre des mesures supplémentaires” si l’inflation ne retrouvait pas des niveaux plus élevés.

Mais alors que l’inflation en zone euro a atteint 0,7% en février, soit loin de l’objectif de la BCE de la maintenir proche de 2%, M. Draghi a persisté à juger que “le risque de déflation est limité”.

Le patron de la banque centrale allemande Jens Weidmann, et à ce titre membre du conseil des gouverneurs de la BCE, a également jugé mardi “le risque (de déflation) très limité”.