Turquie : la justice enquête sur la “fuite” sur Youtube concernant la Syrie

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ît le drapeau turc à Istanbul le 27 mars 2014 (Photo : Ozan Kose)

[28/03/2014 09:41:36] Ankara (AFP) Un procureur d’Ankara a ouvert une enquête sur les conditions dans lesquelles le compte-rendu d’une réunion où des responsables turcs évoquent une intervention militaire en Syrie a été publié jeudi sur internet, a rapporté la presse vendredi.

Cette “fuite”, à trois jours des élections municipales de dimanche, a conduit le gouvernement turc a ordonné le blocage de la plateforme YouTube.

Dernier d’une longue série diffusée ces dernières semaines sur internet, l’enregistrement publié jeudi sur YouTube rend compte d’une réunion confidentielle, dans laquelle le ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu et le chef des services de renseignement (MIT) Hakan Fidan notamment évoquent le scénario d’une opération secrète susceptible de justifier une riposte militaire turque en Syrie.

Le ministère n’a pas démenti l’existence de cette réunion mais a affirmé qu’une partie de sa retranscription avait été “manipulée”.

La fuite a provoqué la colère du Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, qui a dénoncé un “acte ignoble, lâche, immoral” et promis à ses auteurs de les poursuivre “jusque dans leurs caves”.

“Il s’agit apparemment d’un acte d’espionnage”, a commenté vendredi le vice-Premier ministre Bülent Arinç. “Seul le régime (en Syrie) peut profiter d’un tel acte”, a-t-il poursuivi devant la presse.

Comme pour les autres enregistrements qui inondent internet depuis plusieurs semaines, M. Erdogan a accusé, sans les nommer, ses ex-alliés du mouvement du prédicateur Fethullah Gülen, installé aux Etats-Unis, d’être à l’origine de cette publication, dans le cadre d’un “complot” destiné à lui nuire.

Malgré l’interdiction ordonnée par l’autorité turque des télécommunications (TIB) jeudi, la plateforme YouTube restait largement accessible vendredi en Turquie.

Après celle qui a visé Twitter la semaine dernière, la mesure imposée à YouTube a suscité de nombreuses critiques, notamment à Bruxelles et à Washington.