ée le 2 mars 2010 à Monrovia en Californie (Photo : David Mcnew) |
[29/03/2014 06:59:08] New York (AFP) General Motors (GM) a porté vendredi à près de 5 millions le nombre de ses véhicules rappelés, à l’aube d’une semaine décisive qui sera marquée par l’audition très attendue de sa nouvelle patronne Mary Barra devant le Congrès américain.
Un mois seulement après un premier train de 1,6 million de Chevrolet Cobalt rappelées pour un défaut du commutateur d’allumage, la pièce qui reçoit la clef de contact, le groupe de Detroit va rappeler 971.000 véhicules supplémentaires dans le monde pour le même problème.
Ce rappel de Chevrolet Cobalt, Saturn Ion, Sky, Solstice et Pontiac G5 produites entre 2008 et 2011 concerne principalement les Etats-Unis, où 824.000 véhicules sont concernés.
Cette décision porte à 2,6 millions le nombre de véhicules rappelés pour le même problème depuis février.
Le défaut détecté a été lié à une trentaine d’accidents qui ont provoqué la mort de 13 personnes, selon un nouveau décompte du constructeur, qui a annoncé vendredi qu’un nouveau décès avait été signalé au Canada. GM expliquait en février qu’il arrivait que la clef de contact se mette inopinément en position “arrêt” alors que le véhicule était en marche. Dans ce cas, les coussins gonflables de sécurité peuvent ne pas se déployer. Pour éviter que cela se produise, GM recommande d’enlever tous les porte-clés ou tous les accessoires accrochés à la clé de contact.
Par ailleurs, GM a annoncé tard vendredi soir un nouveau rappel de 490.000 pick-up et grosses cylindrées Chevrolet Silverado, Suburban et Tahoe et GMC Sierra, Yukon et Yukon modèles 2014 et 2015. Des fuites du liquide de refroidissement ont été constatées sur certains de ces véhicules mais aucun accident n’a été signalé, a précisé le constructeur automobile.
Enfin GM, qui avait suspendu jeudi soir la vente de sa populaire petite cylindrée Cruze sans expliquer pourquoi, a rappelé vendredi 172.000 de ces véhicules déjà vendus. L’essieu avant droit de ces véhicules pouvait se briser pendant la conduite. Le conducteur ne risque pas de perdre le contrôle de son véhicule, mais la voiture perdrait de la vitesse et finirait par s’arrêter, selon GM.
Si l’on ajoute le rappel à la mi-mars de 1,8 million de véhicules pour des problèmes de circuit d’alimentation du carburant et de non-déploiement d’airbags, le nombre de véhicules concernés atteint 5,03 millions.
– Faux-pas interdit –
à Ruesselsheim en Allemagne (Photo : Daniel Roland) |
“Il ne faut pas jouer avec la sécurité”, a souligné Mme Barra, qui a pris les rênes du groupe mi-janvier. Il faut dire que le troisième groupe automobile mondial (après Toyota et Volkswagen), sauvé de la faillite en juillet 2009 par l’argent des contribuables, joue gros.
Il fait l’objet d’une triple enquête du ministère de la Justice, de l’agence de la sécurité routière (NHTSA) et du Congrès qui veulent savoir pourquoi il a attendu une décennie avant de procéder à ces premiers rappels.
Devant les élus mardi et mercredi, Mme Barra va devoir jouer un numéro d’équilibriste: reconnaître les dysfonctionnements du groupe tout en évitant de lui faire endosser la responsabilité des accidents afin d’éviter des procès avec les familles des victimes.
“Ces deux rendez-vous sont très importants pour nous. Nous nous sommes engagés à coopérer pleinement avec le Congrès pour l’aider à comprendre complètement les faits”, indique-t-on chez GM.
Conscient des enjeux, le groupe a déminé le terrain en se prêtant à un jeu de transparence inédit et en révélant qu’il était au courant du défaut depuis 2004.
Mais GM a abandonné une solution proposée pour des raisons de coûts et de temps.
GM a présenté ses excuses publiques et mène une enquête interne supervisée par un avocat de renom. Un site dédié aux rappels, actualisé régulièrement, a été créé et un “Monsieur Sécurité” chargé notamment des rappels a été nommé.