Wall Street espère de bons indicateurs, tout en surveillant le Nasdaq

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és de la Bourse de New York (Photo : John Moore)

[29/03/2014 09:55:12] New York (AFP) La Bourse de New York, échaudée par la fatigue apparente de quelques valeurs stars du Nasdaq, aborde le début du mois avec prudence, se demandant si les indicateurs de mars vont enfin refléter une croissance américaine plus solide.

Au cours des cinq dernières séances, le Dow Jones Industrial Average, indice vedette de la Bourse de New York, a grappillé 0,12% à 16.323,06 points.

Le Nasdaq, à dominante technologique, a chuté de 2,83% à 4.155,76 points. Il s’agit de sa plus forte baisse hebdomaire depuis 15 mois.

L’indice élargi Standard & Poor’s 500 a lâché 0,48% à 1.857,62 points.

“La façon dont le marché évolue n’a vraiment rien à voir avec 2013”, quand les indices engendraient record sur record, remarque Michael Gayed de Pension Partners. “Certains investisseurs sont du coup un peu pris de court”.

Premières victimes des légers doutes des courtiers: les titres aux valorisations et à la progression les plus élevées.

“Les actions des secteurs considérés habituellement comme les moins risqués, ceux liés aux services publics, aux biens de consommations, à la santé, se défendent très bien”, souligne ainsi M. Gayed.

Les valeurs du secteur biotechnologique ou les titres de quelques chouchous de Wall Street comme Facebook, Twitter ou Tesla en ont en revanche pris pour leur grade récemment.

Pour Tom Cahill de Venture Wealth Management, cette frilosité à l’encontre des actions considérées comme plus risquées n’est pas étonnante.

“Entre la banque centrale américaine qui nous dit qu’elle pourrait relever un peu plus tôt que prévu ses taux d’intérêt, les inquiétudes autour de la situation en Crimée qui pourraient déclencher des sanctions à l’encontre de la Russie dommageables à l’économie européenne et les craintes de ralentissement de la croissance en Chine, la possibilité d’une décélération de la croissance mondiale est réelle”, avance-t-il. Or ces entreprises à très forte valorisation “ont besoin d’une croissance forte pour continuer à progresser”.

– S&P500 + 1 –

L’approche de la saison des résultats rend aussi les investisseurs plus nerveux, selon Gregori Volokhine, gérant du fonds Meeschaert America.

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à la Bourse de New York (Photo : Andrew Burton)

“On sait déjà qu’il ne faut rien attendre de fantastique du premier trimestre”, relève-t-il. “On sait aussi que la croissance sera au rendez-vous pour la suite de l’année. Mais à 1,5% ou à 3%? C’est totalement différent. On sera donc très attentifs aux estimations des entreprises. Les patrons ne peuvent pas mettre sur le dos de l’hiver rigoureux des prévisions décevantes pour l’ensemble de l’année”, souligne-t-il.

Tout au long du premier trimestre, les acteurs du marché ont en effet volontiers imputé au temps exécrable qui a sévi aux Etats-Unis cet hiver un certain accès de faiblesse de la croissance.

Mais il espèrent que les indicateurs montreront qu’au mois de mars, l’économie a commencé à se réchauffer en même temps que les températures.

Parmi les statistiques les plus attendues seront publiés l’indice sur l’activité manufacturière dans le pays, les chiffres sur les dépenses de construction et les ventes de voitures mardi, l’indice sur l’activité dans les services jeudi et surtout le rapport mensuel sur l’emploi vendredi, toujours très surveillé.

Wall Street connaîtra par ailleurs un petit événement jeudi: le S&P 500, tout en gardant son nom, accueillera désormais 501 valeurs en incluant une classe d’actions supplémentaire créée par Google. Les titres seront distribués aux actionnaires existants.