Transports : CMA CGM voit ses bénéfices 2013 dopés par une cession

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çaise CMA CGM, en 2013 à Marseille (Photo : Gerard Julien)

[31/03/2014 12:06:05] Paris (AFP) L’armateur français CMA CGM, numéro trois mondial du transport de conteneurs, dont le chiffre d’affaires a stagné en 2013, a pu se maintenir dans le vert et même augmenter son bénéfice de 22,8%, notamment grâce à une cession d’actif.

Le bénéfice net s’est établi à 408 millions de dollars contre 332 millions l’année précédente, un bond qui s’explique en partie par la vente de 49% de sa filiale portuaire Terminal Link en juin 2013.

Cette cession “a contribué à l’amélioration du résultat, mais on ne peut pas dire que le résultat net s’explique par la vente de Terminal Link”, a nuancé le directeur financier du groupe, Michel Sirat, interrogé par l’AFP.

Le chiffre d’affaires est en revanche en très légère baisse (-0,1%), à 15,9 milliards de dollars. Les régions qui ont connu les meilleures performances sont l’Afrique, les États-Unis et les trajets entre Asie et Golfe Persique.

“Les volumes ont augmenté de 7,5% à 11,4 millions d’EVP (capacité des navires exprimée en équivalent 20 pieds, ndlr), dans un marché où les volumes ont cru d?environ 3% en 2013”, a fait valoir l’armateur dans son communiqué.

Pour 2014, CMA CGM table sur une année similaire à 2013. Le marché du transport maritime en conteneurs devrait connaître une croissance de 4 à 5%. “On espère que ce sera encore une année de bonne performance dans un marché à peu près similaire à 2013”, a souligné Michel Sirat.

CMA CGM a annoncé en février son intention de conquérir la première place sur le marché africain, via l’ouverture de nouvelles escales, la mise en place de solutions de transport intermodal permettant de livrer les produits dans l’intérieur des territoires ainsi que la création de plateformes logistiques.

– L’entrée en bourse “pas d’actualité” –

Le résultat brut d’exploitation (Ebitda) s’établit à 1,367 milliard de dollars en 2013, en hausse de 3,2% par rapport à 2012, tandis que le résultat opérationnel courant (Ebit) chute de 26,9%, à 756 millions de dollars.

“On a réussi à faire une marge opérationnelle de 4,8%, ce qui est une des meilleures du secteur, la deuxième à notre connaissance juste derrière Maersk”, s’est réjoui Michel Sirat.

Ce taux est néanmoins en baisse par rapport à 2012 (6,3%), ce qui s’explique, selon le directeur financier, “essentiellement par la pression sur les prix (…) On a réussi à bien baisser nos coûts unitaires, de 5%, mais on a dû quand même faire avec un marché où les prix ont en moyenne baissé de 13%”.

“On a baissé notre endettement de près de 20%, on a amélioré nos fonds propres”, a-t-il encore indiqué, précisant que le groupe dispose de “plus de 1,5 milliard de dollars de liquidités fin 2013”, dans “un business où les effets de taille jouent beaucoup”.

L’entrée en bourse de CMA CGM, initialement envisagée par le groupe courant 2013, n’est plus à l’ordre du jour: “ce n’est pas un projet d’actualité. Il est toujours étudié par les actionnaires, mais sans urgence particulière”, a commenté Michel Sirat.

Par ailleurs, l?alliance opérationnelle entre les trois grands armateurs européens, annoncée en juin 2013 et baptisée P3, “a reçu le 20 mars dernier l?accord de l’autorité américaine, la FMC” (Commission maritime fédérale) et reste encore soumise “à l’accord des diverses autorités réglementaires en Asie et en Europe”, indique le groupe.

Cette alliance entre le groupe français et ses rivaux danois Maersk Line et italo-suisse MSC doit voir le jour au deuxième trimestre et leur permettre de remplir au mieux leurs coûteux porte-conteneurs.