à Bruxelles le 21 mars 2014 (Photo : Georges Gobet) |
[31/03/2014 15:08:22] Lisbonne (AFP) Le Portugal a réussi à ramener son déficit public à 4,9% du Produit intérieur brut en 2013, contre 6,4% en 2012, nettement en dessous de l’objectif de 5,5% fixé par le gouvernement et ses créanciers internationaux, a annoncé lundi l’Institut national des statistiques (Ine).
Ce résultat meilleur que prévu devrait aider le pays sous assistance financière à renforcer la confiance des investisseurs, à moins de deux mois de la sortie de son plan d’aide internationale programmée le 17 mai.
Calculé selon les normes comptables de l’office statistique européen, Eurostat, ce chiffre inclut l’injection de 700 millions d’euros de capitaux publics dans la banque Banif. Hors cette dépense, le déficit public devrait se limiter à 4,5%.
“C’est une victoire des Portugais qui ont fait des sacrifices très lourds et voient ainsi leurs efforts récompensés”, a relevé Miguel Frasquilho, vice-président du groupe parlementaire du parti gouvernemental PSD (centre droit). Mais “l’heure n’est pas à l’euphorie, car l’assainissement budgétaire doit continuer”, a-t-il ajouté.
Si le Portugal a respecté ses engagements, c’est uniquement parce que “l’objectif initial de 4,5% a été revu en hausse” et que le gouvernement a infligé à la population “une énorme hausse d’impôts”, a réagi cependant Pedro Marques, député du Parti socialiste, principale formation de l’opposition.
Malgré la réduction des déficits, la dette publique s’est une nouvelle fois accrue pour s’établir en 2013 à 129% du PIB contre 124,1% l’année précédente, atteignant un montant de 213,63 milliards d’euros.
Les administrations publiques ont enregistré en 2013 un déficit de 8,12 milliards d’euros, contre 10,64 milliards en 2012.
Cette amélioration est le résultat d’une hausse des recettes (+7,2%) supérieure à celle des dépenses (+3,1%).
Les comptes ont notamment bénéficié d’une amnistie partielle incitant les contribuables retardataires à régler leurs dettes avant la fin de l’année, permettant au fisc portugais d’encaisser 1,25 milliard d’euros.
Le retour à la croissance au deuxième trimestre 2013 (+1,1%) a également donné un coup de pouce aux comptes du pays. Cette reprise, qui a mis fin à deux ans et demi de récession, s’est confirmée au quatrième trimestre, avec une hausse du PIB de 0,6%.
En échange d’un prêt international de 78 milliards d’euros accordé en mai 2011, le Portugal met en oeuvre un sévère programme de rigueur budgétaire qui a freiné l’activité économique ainsi que la consommation des ménages qui n’a commencé à redécoller qu’au dernier trimestre 2013.
Le Portugal avait obtenu fin février un nouveau satisfecit de la troïka (UE-BCE-FMI) de ses créanciers pour la mise en oeuvre de sa politique d’austérité, ouvrant la voie au versement d’une nouvelle tranche de crédit de 2,5 milliards d’euros.
Avant d’encaisser ce chèque, le gouvernement doit toutefois élaborer de nouvelles mesures d’austérité d’environ 1,7 milliard d’euros afin de ramener le déficit public à 2,5% du PIB en 2015, après un objectif de 4% prévu en 2014.
D’ici fin avril, le Premier ministre Pedro Passos Coelho compte présenter un document de stratégie budgétaire à l’horizon 2017, auquel il souhaite associer le Parti socialiste qui a cependant refusé de s’y rallier.
Un conseil des ministres extraordinaire sur la question s’est tenu lundi pour élaborer des scénarios permettant de poursuivre la politique d’austérité au-delà du mandat du gouvernement actuel qui s’achève en septembre 2015.