ésidente de la banque centrale américaine, au siège de la Fed à Washington le 19 mars 2014 (Photo : Brendan Smialowski) |
[31/03/2014 16:16:00] Washington (AFP) Janet Yellen a affirmé lundi, dans son premier discours en tant que présidente de la banque centrale américaine, que l’aide de la Réserve fédérale (Fed) à l’économie des Etats-Unis était “encore nécessaire” alors que l’emploi n’a pas retrouvé “une santé normale”.
Lors d’une conférence bancaire sur l’aide aux investissements locaux à Chicago (Illinois, nord), la présidente de la banque centrale américaine a estimé que l’économie du pays était “encore très loin des deux objectifs de la Fed”, qui sont un taux d’emploi maximal dans un contexte de stabilité des prix.
A 0,9% sur un an (indice PCE) en février, l’inflation “est bien en-dessous de l’objectif à long terme de 2% de la Fed”, a ajouté Mme Yellen.
Elle a précisé que, pour la majorité du Comité monétaire de la Fed (FOMC), le taux d’emploi maximum idéal se situait entre 5,2% et 5,6%, bien en dessous des 6,7% enregistrés en février.
A ce niveau, le taux de chômage est “plus haut que le pic atteint pendant la récession de 2001”, a-t-elle souligné dans ce discours centré sur l’emploi où, dans un style inhabituel pour le chef d’une banque centrale, elle a multiplié les exemples humains.
“Il y a de vraies personnes derrière les statistiques”, a souligné Mme Yellen. “La reprise économique est ressentie comme une récession par beaucoup d’Américains”.
“Il ne fait pas de doute que l’économie et le marché de l’emploi n’ont pas retrouvé une santé normale”, a-t-elle ajouté, notant toutefois qu’il s’était créé chaque mois des emplois depuis 41 mois, une des plus longues périodes d’affilée.
Selon elle, en raison de la faiblesse historique du nombre de personnes qui ont ou qui recherchent un emploi –qui est de 63% contre 66% avant la récession–, le taux de chômage à 6,7% “surestime les progrès réalisés sur le marché de l’emploi”.
– “Du mou” dans le marché du travail –
Car ces 6,7% ne comptent pas les travailleurs potentiels qui renoncent à chercher du travail, ni ne rend compte des sept millions de personnes cherchant davantage qu’un emploi à temps partiel, a souligné la patronne de la Fed.
Mme Yellen estime aussi que “ces capacités excédentaires” du marché du travail limitent l’augmentation des rémunérations.
“Ce mou dans le marché du travail est assurément un facteur qui a empêché la hausse des salaires”, a-t-elle indiqué. “Pour moi, cette faiblesse de la croissance des salaires est un autre signe que la Fed n’a pas fini son travail”.
Dans ces conditions, “l’engagement” de la banque centrale à poursuivre une politique accommodante “est fort”: “la Fed vient de réitérer sa détermination à maintenir un soutien extraordinaire à la reprise pour un certain temps encore”, a-t-elle rappelé.
Elle faisait référence aux promesses du FOMC dans son communiqué du 19 mars de garder des taux proches de zéro “pendant une période considérable” après la fin des injections exceptionnelles de liquidités (55 milliards de dollars par mois).
Mme Yellen avait alors déçu les marchés lorsqu’elle avait indiqué qu’une remontée des taux pourrait intervenir après une période de “six mois”.
Wall Street a accueilli favorablement son discours lundi, le Dow Jones gagnant 130,20 points à la mi-journée.
Vendredi, le gouvernement publie les statistiques de l’emploi pour mars et les analystes s’attendent à un léger retrait du taux de chômage à 6,6%, ainsi que 195.000 créations d’emplois nettes après 175.000 en février.